Tous ont été reconnus coupables d'importation de drogue, possession, transport, recel et constitution de bande criminelle. Le tribunal criminel près la cour d'Oran a condamné, mercredi, D. Mohamed, 30 ans, A. B. Hocine, 23 ans, et M. Djamel, 63 ans, à 25 années de réclusion criminelle dans une affaire de drogue. G. Abderrahim, présumé cerveau de la bande, qui se trouve en fuite, a été condamné à la perpétuité par contumace. Tous ont été reconnus coupables d'importation de drogue, possession, transport, recel et constitution de bande criminelle. Selon l'acte d'accusation de cette affaire qui remonte à août 2014, A. B. Hocine, qui réside dans la région de Nédroma, près de la frontière algéro-marocaine, a été contacté par G. Abderrahim pour le transport d'une quantité de drogue en direction de la ville de Relizane, à près de 300 km de là. "L'homme que je connaissais à peine m'avait sollicité pour lui trouver un chauffeur pour convoyer du matériel de construction. J'ai pris contact avec mon cousin qui cherchait du travail et nous avons pris rendez-vous dans un café. Mais dès que j'ai compris qu'il était question de drogue, je suis parti", a soutenu le jeune accusé devant la présidente d'audience. Et de fait, l'entente se fait entre G. Abderrahim et D. Mohamed, cousin maternel de Hocine, pour le transport de la marchandise vers la capitale de la Mina. "J'ai commis une faute et j'accepte d'en assumer toutes les conséquences. Mais je ne savais pas que le véhicule contenait de la drogue", s'est, de son côté, défendu le chauffeur en reconnaissant que la "mission" ne pouvait être refusée. "On m'a proposé 200 millions pour ce simple voyage, je ne pouvais pas décliner l'offre", a-t-il encore ajouté. "Et cela, ne vous a pas paru louche ?", l'a interrogé la présidente. Le véhicule qui était pisté dès la sortie de Nédroma par des douaniers en civil, a très vite été arrêté à un barrage. Et comme le soupçonnaient les agents de sécurité qui agissaient sur renseignements, le fourgon était littéralement bourré de drogue : plus de 21 quintaux de résine de cannabis, d'une valeur marchande de quelque 13 milliards, étaient répartis dans 80 boîtes dissimulées un peu partout dans la carrosserie. Pris en flagrant délit, le transporteur n'a évidemment fait aucune difficulté pour reconnaître les faits, même s'il a continué à soutenir qu'il ignorait qu'il s'agissait de produits stupéfiants. De son côté, le troisième inculpé, M. Djamel, a nié connaître ses coaccusés et rejeté les accusations qui pesaient sur lui. "Je connaissais G. Abderrahim parce qu'il m'avait procuré de la peinture pour bâtiment. D'ailleurs, je lui dois encore 120 millions de centimes. Mais jamais je n'ai eu de relation avec les autres, et je ne suis en rien impliqué dans toute cette affaire", a-t-il affirmé. L'homme qui a déjà été emprisonné pour commercialisation de stupéfiants à Sidi Bel-Abbès s'est dit victime d'une vengeance, parce qu'il ne s'était pas encore acquitté de sa dette. "Ma dette est tout ce qui me relie à G. Abderrahim", a encore soutenu celui que l'accusation soupçonnait être le destinataire de la drogue. Pour le ministère public, il ne fait aucun doute que les trois inculpés et le fuyard ont constitué une bande criminelle spécialisée dans l'importation et la commercialisation de la drogue marocaine. Il réclama la perpétuité. Pour la défense, il n'est, d'une part, pas question d'importation de drogue, les événements s'étant produits en Algérie, et d'autre part, leurs clients devaient être également regardés comme des victimes. D. Mohamed, A. B. Hocine et M. Djamel auraient, ainsi, été abusés par G. Abderrahim qui a su les exploiter et appuyer "là où ça fait mal". Samir Ould Ali