Les deux syndicats appellent également à l'organisation de sit-in cycliques devant les sièges des Directions de l'éducation des wilayas. Le pourrissement tant redouté semble être arrivé. En effet, les deux syndicats de l'éducation, le Cnapest et le CLA appellent les enseignants, tous cycles confondus, à observer une journée de protestation pour ce mercredi sur tout le territoire national. Les deux syndicats appellent également à l'organisation de sit-in cycliques devant les sièges des Directions de l'éducation des wilayas. Et pour stimuler leur action, les membres du conseil national du Cnapest se sont présentés avant-hier soir à Boudouaou pour encourager les grévistes et leur apporter leur soutien. Ainsi les décisions adoptées avant-hier à l'issue des conseils nationaux de ces syndicats, qui, par ailleurs, menacent de durcir leurs positions, relancent le conflit qui oppose le gouvernement aux enseignants contractuels. Un conflit qui risque de menacer non seulement l'état de santé des grévistes, mais aussi de compromettre le troisième trimestre. D'autant plus que le dialogue entre les deux parties a été rompu, avant-hier soir, à Boudouaou, lorsque la délégation dépêchée par la ministre n'a pas souhaité descendre sur le lieu de campement des grévistes pour reprendre le dialogue entamé dans la journée préférant le poursuivre au sein de l'amphithéâtre du lycée des Frères Gouigah. Une proposition rejetée par les grévistes qui l'ont assimilée à "une forme de mépris" envers eux, nous a affirmé un membre du Cnapest. C'est, en tout cas, ce qu'ont affirmé de nombreux enseignants rencontrés avant-hier soir. "Si au moins ils sont venus s'enquérir de la santé et des conditions de vie de nos camarades, rien de tout cela", affirme le porte-parole du mouvement, Saïdi Bachir, ajoutant que "la délégation n'a rien apporté de nouveau sauf cette idée incongrue de garantir de nouveaux contrats sans condition aux enseignants qui ne réussissent pas au concours". Pour lui, seule une décision politique pourra débloquer la situation. C'est aussi l'avis de Khaled Tazaghart, qui ne croit pas aux propositions du ministère de l'Education arguant que seule une réintégration de tous les contractuels permettra d'éviter le pire. "Les membres de la délégation sont venus pour discuter directement avec les grévistes pensant que ces derniers ont un avis différent de leurs délégués, mais ils ont constaté de visu que le mouvement est très solidaire", dit-il. Nullement découragée par cette impasse, Mme Benghabrit continue de mener les pourparlers avec les grévistes dans l'espoir de trouver une issue à la crise. "Le ministère, qui a consulté les syndicats du secteur, continuera à travailler pour le dénouement du conflit afin de ne pas compromettre le troisième trimestre mais aussi les examens de tous les cycles", nous a affirmé une source proche du ministère de l'Education. Pendant ce temps, l'infirmerie des manifestants ne désemplit pas. Deux autres grévistes ont été transportés à la polyclinique de Boudouaou par la Protection civile pour des soins d'urgence. Et les marques de soutien continuent d'affluer à Boudouaou. Après la résolution de soutien adoptée par les médecins, les grévistes ont reçu la visite de Rachid Neggaz. M. T.