Pour la célébration du 36e anniversaire du Printemps berbère, le 20 Avril, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) lance un appel à la population pour rejoindre les marches prévues notamment dans les principales villes de la Kabylie. "En cette veille du 20 Avril, l'Algérie plonge dans l'incertitude. La célébration de cette date, repère dans l'histoire des luttes démocratiques menées depuis l'Indépendance, n'a de sens que si on fait une halte pour faire le bilan des luttes avec leurs acquis et leurs insuffisances", a d'emblée noté le parti dans un communiqué rendu public hier, non sans insister sur la "vigilance". "La vigilance d'abord, car le pouvoir nous a habitués dans les contextes politiques de règlements de comptes claniques de créer des abcès de fixation pour faire diversion. C'est d'autant plus vrai que la situation financière, les scandales liés à la corruption et à l'instrumentalisation de la justice ne manqueront pas d'inciter une ou des factions à se lancer dans les aventures de la provocation", a averti le parti de Mohcine Belabbès. Le RCD n'ignore pas, à ce titre, "les tentatives de commémorations officielles du 20 Avril à travers la mobilisation des relais du pouvoir dans la région de Kabylie inféodés aux milieux maffieux n'est que la partie visible d'une volonté de dévoyer le sens des revendications à la liberté et à la démocratie qui sont aux antipodes des orientations et pratiques de ce même pouvoir". Cela tout comme il rappelle que "les interdictions de conférences publiques opposées au RCD et aux étudiants participent d'une pitoyable tentative de donner une visibilité à des agents vomis par la population". Le RCD ne manque pas l'occasion de dénoncer, par ailleurs, la marginalisation économique de la Kabylie par le pouvoir. Il en veut pour preuve "les coupes budgétaires sans précédent opérées dans les programmes d'équipements et d'investissements". Ce choix, juge le RCD, serait prémédité "pour faire subir la crise à des larges couches de la population (...)". Sur un tout autre registre, le RCD reproche au même pouvoir "l'officialité de seconde zone codifiée (de langue amazighe) dans la dernière Constitution du pouvoir". Ce qui, selon lui, "consacre, une fois de plus, le fossé qui sépare la majorité du peuple algérien et un pouvoir piégé, englué dans ses affrontements claniques". F. A.