Les investigations lancées permettront de vérifier la crédibilité des informations reçues et mèneront les enquêteurs à la saisie de 413 kg de résine de cannabis. Lundi, le tribunal criminel près la cour d'Oran a prononcé des condamnations allant de 10 à 20 ans de réclusion criminelle contre des inculpés poursuivis pour trafic de drogue dans le cadre d'une affaire de plus de 400 kg de résine de cannabis. À l'issue de leur procès, cinq des six inculpés ont été déclarés coupables d'importation de drogue marocaine, son stockage et son transport, faits passibles de perpétuité selon la loi de décembre 2014 relative à la prévention et la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes. Le sixième a été acquitté. Les faits, selon ce que l'arrêt de renvoi a rapporté, remontent à janvier 2015 lorsque des renseignements sur un réseau de trafic de kif, dirigé par un certain M. Toufik, sont remontés aux services de sécurité de la wilaya de Aïn Témouchent. Les investigations lancées permettront de vérifier la crédibilité des informations reçues et mèneront les enquêteurs à la saisie de 413 kg de résine de cannabis dans un hangar de la zone industrielle de Aïn Témouchent ; ils y découvriront également un camion doté d'une cachette spécialement aménagée pour le transport de la drogue. Interpellé, le locataire des lieux, M. Toufik, ne fera aucune difficulté pour reconnaître les faits et avouera même avoir intégré le milieu de la drogue en 2013 par l'entremise d'une connaissance qui, dix ans plus tôt, lui avait vendu un camion pour le transport de ciment. À partir de 2013 donc, le transport de ciment a commencé à servir de couverture pour le convoyage de la drogue depuis la frontière marocaine jusqu'aux wilayas du Sud algérien comme Tamanrasset ou Adrar, après une halte à Oran. Les enquêteurs mettront sous surveillance cinq autres membres présumés du réseau, et après avoir établi l'existence de liens étroits entre les suspects, ils procéderont à leur arrestation. Parmi les suspects, le frère de Toufik et un ressortissant malien qui se trouvait à Béni Saf en compagnie d'un complice originaire de Reggane. À la barre, tous, hormis Toufik, nieront avoir un quelconque rapport avec le trafic de drogue et affirmeront avoir fait des aveux sous la contrainte et la violence policière. Ce qui n'empêchera pas le ministère public de requérir la perpétuité pour l'ensemble des inculpés, considérant que les faits étaient établis, et le dossier d'accusation suffisamment étayé. Les avocats de la défense tenteront de plaider l'innocence en se basant notamment sur l'usage de la violence par les services de sécurité lors des interrogatoires. À l'issue des délibérations, seul le frère de Toufik bénéficiera de l'acquittement pour manque de preuves. Les autres seront tous condamnés à la prison. S. Ould Ali