Lundi 22 février, le tribunal criminel d'Oran a condamné deux sexagénaires à 15 années de réclusion criminelle pour des faits liés au trafic de drogue dans le cadre d'un réseau criminel organisé. Ke. Abdelkader, 60 ans, et Kh. Ahmed, 65 ans, ont été arrêtés de manière "fortuite" en février 2009 alors qu'ils roulaient à Méchria, wilaya de Naâma, à bord d'un camion sans plaque d'immatriculation. Une fouille permet aux douaniers et gendarmes de trouver 100 g de kif traité dissimulé dans les vêtements de Kh. Ahmed. L'enquête diligentée, par la suite, conduit à la découverte d'un quintal de résine de cannabis, enfouis sous terre dans quatre paquets de 25 kg chacun, à 200 mètres environ de la tente de Ke. Abdelkader. Lors des différents interrogatoires, les deux suspects font des déclarations contradictoires sur la provenance de la drogue, sa destination, les éventuels complices, etc. Le parquet décide qu'il dispose de suffisamment d'éléments pour les inculper sous les charges d'importation de stupéfiants, recel et commercialisation. Par ailleurs, l'enquête a déterminé que les deux individus étaient connus dans le milieu du trafic de drogue et avaient des antécédents judiciaires. Deux autres personnes, des cousins, sont également inculpés pour les mêmes charges et tous comparaissent devant le tribunal criminel d'Oran en 2010. Ke. Abdelkader et Kh. Ahmed seront condamnés à 20 ans de réclusion criminelle alors que les deux cousins seront acquittés. Un pourvoi en cassation introduit par le parquet et la cour suprême qui estiment que l'affaire doit être rejugée. Lundi, donc, seuls les détenus comparaissent alors que les cousins acquittés ne répondent pas à la convocation. Là aussi, les inculpés auront des propos contradictoires mais chacun tente de faire porter à son complice la responsabilité du trafic. "Nous avons affaire à des trafiquants au long cours. Ils sont sexagénaires et ont dû passer leur jeunesse dans le milieu du trafic de drogue (...) Le dossier d'accusation est conforté par des preuves tangibles de leur culpabilité", affirme le ministère public en requérant 15 de réclusion. Très gênée, la défense tente de plaider les circonstances atténuantes pour ses "hommes aux conditions sociales difficiles, manipulés par plus rusés qu'eux" et réclame la clémence. Après délibération, le tribunal condamnera Ke. Abdelkader et Kh. Ahmed à 15 ans de prison et 1 million de dinars d'amende. Le tribunal décidera également de condamner les deux cousins, désormais considérés en fuite, à la peine à perpétuité. S. Ould Ali