Le Premier ministre du gouvernement d'union nationale libyen a demandé l'aide des Européens pour lutter contre les passeurs de réfugiés et des migrants en Méditerranée. Certes, Fayez al-Sarraj n'a pas officiellement demandé à l'UE d'intervenir dans les eaux territoriales libyennes, mais il a lancé un appel à l'aide pour combattre les terroristes de l'Etat islamique et pour reconstruire la Libye, plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011. Réagissant immédiatement à cet appel, la Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini a déclaré : "Le travail peut maintenant commencer", même si elle a fait remarquer que les vingt-huit pays de l'UE ne peuvent passer à l'action tant que le gouvernement d'union libyen ne les invite pas formellement à le faire. Dans ce cadre, les Européens envisagent d'élargir le mandat de "Sophia", l'opération navale de l'UE de lutte contre les passeurs de migrants au large de la Libye, mise sur pied à l'été 2015. "Il sera question d'un renforcement potentiel des capacités pour les garde-côtes libyens et la mise en œuvre du droit international", selon la déclaration adoptée par les 28 pays membres de l'UE. Pour rappel, l'opération "Sophia" est pour l'heure limitée aux eaux internationales, faute d'autorisation officielle de se rendre dans les eaux territoriales libyennes ou de feu vert de l'ONU en ce sens, ce qui laisse aux passeurs le champ libre pour envoyer des embarcations de fortune chargées des migrants en haute mer. À signaler que le chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond, a déclaré hier que Londres n'envisage pas d'envoyer des troupes en Libye en réponse à certains rapports de presse, qui ont fait état de la présence de forces britanniques dans ce pays, a rapporté Reuters. La ministre italienne de la Défense avait également exclu toute intervention militaire de son pays en Libye ou d'une autre force armée d'un autre pays membre de l'UE. Merzak Tigrine