Le Parlement reconnu de Tobrouk est sous pression de la part de la Communauté internationale pour qu'il accorde sa confiance au gouvernement d'Union nationale, parrainé par l'ONU. Jeudi soir, Martin Kobler, l'émissaire de l'ONU en Libye, a déclaré dans un entretien accordé au quotidien français Le Monde qu'"il faut que le Parlement de Tobrouk l'approuve (le gouvernement d'union)", expliquant qu'il s'agit de la seule institution "qui doit légitimer" l'Exécutif formé par le président du Conseil présidentiel Fayez Al-Sarraj, dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord de paix de Skhirat du 17 décembre 2015. Ce pourquoi, un nombre de 102 députés de Tobrouk ont annoncé hier qu'ils allaient se réunir pour annoncer leur soutien au gouvernement d'union, qui vient à peine de prendre ses quartiers à Tripoli où continue toutefois de siéger le gouvernement non reconnu dominé par Fajr Libya, une coalition de milices au bout de l'implosion. Acculés par la communauté internationale, qui a commencé à prendre des sanctions contre certains d'entre eux, les parlementaires libyens exilés à Tobrouk ne peuvent plus, en effet, se dérober ou trouver prétexte à rejeter le gouvernement d'union d'Al-Sarraj. Ce dernier bénéficie de plus en plus du soutien de plusieurs acteurs politiques, tribaux et militaires à l'intérieur de la Libye, tout comme il est fortement appuyé par les puissances occidentales, dont les chefs de la diplomatie ont commencé, depuis quelques jours, à défiler à Tripoli pour apporter leur caution à Al-Serraj. Cette accélération des événements intervient dans un contexte marqué par une volonté de l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech) d'étendre son territoire en Libye, tout en menaçant l'Europe d'un envoi massif de migrants africains au sein desquels des terroristes pourraient se glisser pour commettre des attentats sur le Vieux Continent. L. M.