La tournée qu'effectue depuis deux semaines Chakib Khelil à travers les zaouïas du pays a été perturbée, hier, à Annaba, après qu'un citoyen l'a pris violemment à partie à l'intérieur de la mosquée de Sidi-Brahim. Ce citoyen, en colère, a fait irruption dans la salle de prière où était assis Chakib Khelil en compagnie de plusieurs personnes, dont l'imam, et lui a demandé de quitter les lieux immédiatement, rapportent des témoins de la scène. Ces mêmes témoins affirment que l'homme a sèchement rappelé à l'ancien ministre qu'il n'avait aucune raison valable de se trouver dans cette mosquée et qu'il devait la quitter sur-le-champ. "Tu es dans une mosquée ici et non dans une zaouïa. Tu as seulement le droit d'y faire la prière comme tout bon croyant. Tu ne peux, en aucun cas, être honoré dans ces lieux comme tu le prétends, car dans les moquées on honore uniquement les hommes de culture et ceux qui sont en mesure d'enrichir le Saint Coran par leur savoir. Toi tu as des problèmes avec la justice algérienne en ce moment même et tu ferais mieux d'aller t'expliquer devant elle", peut-on entendre clairement crier l'homme à la face de Chakib Khelil. Les jeunes et moins jeunes habitants de la ville côtière considèrent comme "persona non grata" cet homme politique accusé, il y a peu, par ses propres pairs au gouvernement d'avoir détourné des sommes colossales. Les plus cléments dans leurs commentaires estiment que la moindre marque de respect qu'il puisse adresser aux Algériens est qu'il s'explique en prouvant son innocence, s'il n'a rien à se reprocher. Le seul fait que celui-ci ait été accueilli à bras ouverts par le député Tliba Baha-Eddine dans leur ville a ajouté à leur reniement de Chakib Khelil, avouent-ils. A. Allia