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48e partie
Entre le marteau et l'enclume
Publié dans Liberté le 02 - 05 - 2016

Résumé : Houria s'en prendra à Meriem et lui reprochera d'avoir avalé trop de nourriture. Elle l'accusera aussi de tous les maux et surtout d'avoir provoqué la mort de la petite Ghania. Meriem prend peur. Elle aimerait bien quitter les lieux et rentrer tout de suite en France. Hélas !
Meriem se demandait si sa marâtre ne devenait pas folle. Elle recule encore plus au fond de son lit, et s'adosse au mur. Houria relève ses yeux globuleux vers elle :
-Tu es Satan en personne. Tu as "mangé la tête" de ta mère, puis de tes deux sœurs. À qui sera donc le tour ? À ton père ?
Meriem se met à trembler. Cette femme devenait sûrement folle. Son père était tout seul de l'autre côté de la rive. Houria continue en la fixant d'un regard malveillant.
-Si ce n'est pas ton père la prochaine victime, ça sera peut-être moi ou Aïssa. Que préfères-tu ? Moi ou Aïssa en premier ?
Meriem pleurait. Elle avait froid et tremblait de tout son être.
-Pourquoi me tortures-tu autant Mma Houria ?
Je ne veux aucun mal, ni aucun malheur dans la famille. Nous sommes déjà tous assez marqués par ce qui est arrivé.
-Marqués ? Qui est marqué par ce qui arrivé ? Toi ou ton père ? Les deux peut-être. Elle se met à rire ironiquement :
-Laisse-moi rire donc (elle se frappe la poitrine). C'est là où est tout le drame ma petite. C'est moi seule qui ressens la déchirure de la disparition brutale de ma petite Ghania. Vous autres, vous n'en étiez que les spectateurs.
-Mma Houria. Je ne veux pas te voir dans cet état. Tu me fais peur.
Houria s'approche d'elle et la tire brutalement par le bras :
-Peur ? Tu as peur ? Eh bien, ainsi soit-il ! J'aimerais te voir morte à mes pieds et envoyer ton corps en colis recommandé à ton cher papa. Ah ! Si je pouvais me débarrasser de toi définitivement !
-Je pourrais repartir tout de suite en France. Tu n'as qu'à demander à quelques émigrés de m'accompagner. Sa marâtre lâche son bras et la fixe d'un regard mauvais.
-Tu crois que je suis bête au point de te lâcher de sitôt ? Non, ma petite. Je vais veiller plutôt à te garder au maximum à mes côtés, jusqu'à ce que tu payes tout le mal que tu m'as fait.
Elle se relève enfin et sort de la chambre en claquant la porte derrière elle. Meriem se jette sur son lit et se met à sangloter. Son père savait-il à quelle femme il l'envoyait pour passer ses vacances d'hiver ? Connaissait-il assez Houria ? Il pensait sûrement bien faire en l'envoyant au bled. Il voulait qu'elle s'imprègne de l'atmosphère des ancêtres afin de rester la fille de son père à part entière. Paris l'avait forgée.
Elle était devenue une "petite Française" qui parlait la langue sans accent, et décrochait les meilleures notes de sa classe. Il en était fier bien sûr. Mais elle savait aussi que, pour lui, elle devrait se plier à la rigidité des traditions et aux us et coutumes de leur village. C'est pour cela que plus elle grandissait, plus il tentait de la rapprocher du village afin qu'elle s'habitue à la vie des villageois et surtout à cette vie paysanne qui avait toujours été celle de ses ancêtres. Malgré son jeune âge, elle comprenait amplement les motivations de son père et respectait ses désirs. Cependant, la laisser seule avec cette folle de Houria n'était pas commode. Cette femme la détestait et l'accusait de tous les maux. Elle avait peur de ses colères et priait pour rentrer saine et sauve en France. Elle craignait surtout que Houria ne l'agresse physiquement. Comment allait-elle alors expliquer ces écarts à son père ? Elle ne voulait surtout pas l'encombrer davantage par ses "misères", lui qui avait déjà pris un coup de vieux après tout ce qu'il avait subi ces dernières années.
Meriem renifle et se rallonge sur son lit pour reprendre sa lecture. Elle ne va surtout pas s'aventurer à l'extérieur de sa chambre et raviver la colère de sa marâtre. Quelques heures plus tard, le sommeil alourdira ses paupières, elle sombre alors dans les bras de Morphée pour ne se réveiller qu'au petit matin. La maison était plongée dans le silence. Houria devait encore dormir. La jeune fille sentit son estomac gargouiller.
La veille, elle s'était endormie sans avoir dîné, et hormis le morceau de galette et le verre du petit-lait, avalés à la hâte en milieu de journée, elle n'avait plus rien mangé. Va-t-elle sortir sur la pointe des pieds pour se rendre dans la cuisine et se faire chauffer un verre de lait ? N'y tenant plus, elle quitte silencieusement sa chambre, en faisant très attention à ne pas se heurter aux meubles dans la grande salle, car les rideaux étaient tirés, et elle voyait à peine où elle mettait les pieds.
(À suivre)
Y. H.


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