Pas moins de mille cas de brucellose humaine ont été diagnostiqués et pris en charge par les structures de santé, depuis le début de l'année en cours, dans la wilaya de Ghardaïa, selon les services de la prévention à la direction locale de la santé et de la population (DSP). Les personnes affectées par cette anthropo-zoonose dénommée également fièvre de Malte, contractée au contact d'animaux d'élevage et à la consommation de lait cru ou de produits dérivés du lait dont la Kamaria, un fromage traditionnel, ont été prises en charge par les structures sanitaires de la wilaya, et leur état de santé est hors de danger, selon la même source. Considérée comme une pathologie "rare" dans plusieurs pays du bassin méditerranéen, cette recrudescence des cas de brucellose humaine observée dans la wilaya de Ghardaïa depuis le début de l'année est "alarmante". Selon les enquêtes épidémiologiques lancées par les services vétérinaires dans la vallée du M'zab, cette recrudescence de la brucellose est due au non-respect des règles d'hygiène et sanitaires, au refus de certains éleveurs de vacciner leur cheptel, arguant que la vaccination provoque l'avortement de femelles gravides. De nombreux consommateurs de la région croient fermement, selon une fausse croyance, aux vertus du lait cru, estimant qu'il est un "produit aseptisé naturellement" qu'il faut boire sans faire bouillir, ce qui a engendré cette hausse des cas de brucellose, expliquent-ils. Les praticiens de la santé estiment que le lait cru et les produits dérivés vendus sans étiquetage provoquent un doute légitime sur leur salubrité, appelant les consommateurs à les éviter, car, pas plus contrôlé que l'animal qui l'a produit, il transmettra sûrement toutes les maladies de celui-ci auxquelles il faut ajouter celles liées au manque d'hygiène lors de la collecte, du conditionnement et du transport. Une opération de dépistage est effectuée sur le cheptel pour procéder à l'abattage des animaux infestés et contrecarrer la propagation de cette pathologie contagieuse, tout en sensibilisant les éleveurs aux modalités à suivre afin d'éviter d'autres contaminations parmi le cheptel et les mettre en garde contre la vente du lait cru pour éviter toute transmission à l'homme, car la maladie, explique notre source, "peut se transmettre à l'homme". Par ailleurs, "la viande de la bête contaminée et abattue ne représente aucun danger pour le consommateur", rassure notre source. BOUHAMAM AREZKI