Les praticiens affiliés au Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) ont observé, hier, leur deuxième jour de protestation, malgré les pressions et les menaces de la tutelle. Ils comptent organiser un sit-in, aujourd'hui, à l'hôpital Mustapha-Pacha. Les syndicalistes du Snapap jouent le pari de la mobilisation, face à un ministère qui semble déterminé à ne pas lâcher du lest. Selon Lies Merabet, secrétaire général du syndicat, joint, hier, par téléphone, les médecins grévistes sont prêts à tout pour faire aboutir leurs revendications. "Nous recevons des PV des différents bureaux régionaux et tous se plaignent de pressions et de tentatives d'intimidation de l'administration", a déclaré notre interlocuteur. Tout en ajoutant que "certains responsables interdisent à nos adhérents de coller des affichages. Pis encore, il y a des établissements qui font passer des pétitions contre nos collègues grévistes pour casser le mouvement". D'après le Dr Merabet, le ministère de la Santé fait "dans la bassesse" du fait qu'il se sert d'autres syndicats pour discréditer l'action du SNPSP au lieu d'opter pour le dialogue. "L'attitude du ministre de la Santé est incompréhensible", a relevé le syndicaliste, ajoutant que "le ministre de la Santé ne doit pas se taire indéfiniment devant les innombrables situations d'entrave au libre exercice syndical et des exactions commises sur les délégués syndicaux, ce qui est en contradiction avec l'esprit de ses propres instructions prônant le principe du dialogue avec les partenaires sociaux". Le secrétaire général du syndicat dit, en outre, que son organisation "prend acte de l'absence d'une démarche claire et de mesures pratiques de la part du ministre pour garantir la protection des professionnels du secteur qui sont victimes du phénomène de la violence dans les structures de santé, notamment dans les services des urgences et à travers tout le territoire national". Le premier responsable du SNPSP rappelle que son syndicat se bat pour la réouverture du dossier du statut particulier, la question de l'insécurité dans le secteur de la santé. "Cette protestation a, aussi, pour objectif d'amener le ministère de la Santé et les pouvoirs publics à aller vers la pratique, car à chaque fois nous avons des promesses de prise en charge de la question, mais rien n'est fait", a noté M. Merabet. Pour lui, la grève est également motivée par le problème récurrent de la pénurie des médicaments, les difficultés dans les rapports entre médecins et malades. Elle se veut aussi être une dénonciation de l'entrave à l'activité syndicale et au droit à la grève. DJAZIA SAFTA