L'appel à la grève lancé par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a été moyennement suivi pour ce premier jour de protestation. Un mouvement qui devra durer 3 jours avec un sit-in devant le siège du ministère prévu pour mercredi prochain. Hier, à l'hôpital Mustapha-Pacha et à l'hôpital Lamine-Debaghine (ex-Maillot), à Bab El-Oued, les médecins accomplissaient normalement leur travail. D'autres affirmaient qu'ils n'ont même pas entendu parler de la protestation. "Tout fonctionne le plus normalement du monde. Je n'ai même pas entendu parler de la grève", a souligné Soumia, aide-soignante à l'hôpital Mustapha-Pacha. L'affairement des médecins au niveau des urgences et des autres services n'arrêtait pas. "Je ne sais rien de cette grève. Tout ce que je peux vous dire, c'est que j'ai des malades qui attendent", a lancé un praticien rencontré aux urgences du CHU Mustapha. Même chose à Bab El-Oued, où les médecins vaquaient à leurs occupations et accomplissaient leur mission comme d'habitude. "Certain de nos collègues ont observé la grève, mais leur nombre est très minime", a expliqué Amine, pharmacien au CHU de Bab El-Oued. "Nous avons une faible représentativité dans ces établissements étant donné que ce sont des CHU", a expliqué Liès Merabet, président du SNPSP. Le syndicaliste a fait savoir que le syndicat a enregistré un taux de suivi de 65% sur tout le territoire national. "Nous avions beaucoup d'appréhensions suite aux menaces du ministre de la Santé de licencier les praticiens grévistes", a déclaré M. Merabet. Le responsable du syndicat regrette la dernière sortie du premier responsable du secteur. "Au lieu de faire dans l'apaisement, le ministre de la Santé nous méprise, pis encore, il nous adresse un discours menaçant et insiste sur l'illégalité de notre mouvement", a relevé le syndicaliste. Pour notre interlocuteur, la tutelle a opté pour un dialogue de "façade et des réunions-alibis" pour entretenir des situations socioprofessionnelles en souffrance et véhiculer une "image négative du praticien aux yeux de l'opinion publique". "Nous ne comprenons pas la démarche de la tutelle à vouloir faire de notre protestation un mouvement illégal, bien que nous ayons tenu une réunion de conciliation le 12 avril dernier conformément aux dispositions de la loi 90-02 du 6 février 1990", a noté le syndicaliste. Ce même syndicaliste s'est, par ailleurs, félicité de la détermination des praticiens en soulignant que son syndicat a enregistré de forts taux de suivi dans plusieurs wilayas. À l'est du pays et plus exactement à Constantine, le syndicat a enregistré 72% de taux de suivi. Pour Mila, 82% des praticiens ont répondu présent à l'appel, contre 55% à Skikda, 35% à Jijel et 65% à Khenchela et Batna. Pour ce qui est du Centre, Tizi Ouzou enregistre 85% de taux de suivi, à Blida 90% des établissements ont été paralysés et à Tipasa 80% des médecins ont répondu présent. Pour ce qui est de la capitale, le taux de suivi était de 68%. Quant à l'ouest du pays, Oran enregistre un suivi de 53%, contre 55% à Mascara et 60% à Mostaganem. Concernant le Sud, 75% des établissements de Laghouat ont adhéré à l'appel du SNPSP, contre 70% à Ghardaïa et 63% à Ouargla. DJAZIA SAFTA