“Au train où vont les choses, le nom de Aïn Benian ne tardera pas à prendre la tête de liste des communes les plus instables du pays.” Cette réflexion, émanant d'un citoyen, résume en clair le ras-le-bol exprimé par la population de cette ville côtière, où les luttes intestines et les combats d'intérêts personnels semblent être privilégiés sur le bien-être des administrés. Les appels de citoyens, sans parler de ceux qui rendent visite à notre rédaction, ne se comptent plus. C'est dire combien la situation est, à présent, préoccupante. D'aucuns vont jusqu'à s'interroger sur les tenants et les aboutissants de l'affaire de corruption qui a éclaboussé, l'été dernier, quatre élus de l'APC et deux fonctionnaires de la circonscription administrative de Chéraga. Six mois de prison ferme ont été retenus par le juge du tribunal de Larbaâ à l'encontre de trois élus, alors que le procureur avait requis cinq ans de prison ferme. Par ailleurs, un quatrième élu (le maire) et les deux fonctionnaires ont bénéficié d'un acquittement. Un verdict contesté par le principal antagoniste dans l'affaire, à savoir le propriétaire de la villa du Plateau, objet du litige, qui a été partiellement démolie sur ordre de l'ex-maire. Dans une lettre ouverte, adressée à la plus haute autorité du pays, le plaignant manifeste sa déception quant à l'issue du procès dans lequel sont “impliqués directement des élus de l'APC, arrêtés par les éléments de l'ONRB en possession d'importantes sommes d'argent provenant de la corruption”. Tout en mettant en avant les documents attestant que toutes les démarches procédurières ont été faites dans le cadre d'une régularisation de sa construction, il ne manque pas de soulever que, “mystérieusement”, seule sa villa a fait l'objet de démolition, le 18 mai 2004. “Le rapport établi par les services spécialisés confirment qu'aucune maison (à l'exception de la mienne) n'a été démolie”, précise-t-il. Selon d'autres documents, il est fait cas de 1 500 constructions illicites dans le commune de Aïn Benian et, même, dans le quartier du Plateau. Parallèlement à l'appel que compte faire le plaignant sur le jugement, rendu dernièrement par le tribunal de Larbâa, il se dit prêt à faire d'autres révélations dans les jours à venir. En attendant que cette affaire soit définitivement réglée, en restituant à chacun son droit, l'APC continue à vivre dans un climat de méfiance, pendant que la population s'interroge sur le devenir des 115 logements et de beaucoup de projets d'utilité publique. Z. C.