1er chapitre la fugue Résumé : Mohamed s'en prend une nouvelle fois à Maria. Ouiza s'accroche à son bras pour l'empêcher de frapper à nouveau. Il la bat aussi avant de partir. Ouiza pense que son mari est dans cet état parce que sa fille l'attire. "C'est bien mon malheur !, pense-t-elle. Il n'aurait pu m'arriver pire !" Elle peut dire adieu à la paix au sein de son foyer. S'il s'intéressait vraiment à sa fille, c'est la fin de son mariage. Elle ne pourra pas vivre la peur au ventre. Mais qu'allait-elle faire de sa vie ? Elle était proche de la cinquantaine et elle ne se sentait pas la force de tout recommencer. Tout comme elle ne supportera pas les médisances qui circuleront si cela finit par se savoir. Le lendemain, elle profite d'un moment où elle est seule avec Maria pour l'interroger. - Il faut qu'on se parle franchement, ma fille ! - Oui maman ? - Je ne veux pas de secrets entre nous ! Sois franche avec moi ! Dis-moi toute la vérité ! Est-ce qu'il a tenté de profiter de toi ? A-t-il tenté de te toucher ? - Non maman, la rassure-t-elle. Mais je ne comprends pas pourquoi il m'en veut tout le temps ! Tout ce que je fais et dis n'est jamais assez bien pour lui ! - Maria, tu ne me rends pas les choses faciles en refusant de lui obéir !, lui rappelle Ouiza. Tu nous rendrais la vie bien facile en consentant à faire un effort pour être plus conciliante avec lui ! Fais-le pour moi ! Je t'en prie. La mère a l'impression qu'on lui a retiré une chape de plomb sur la poitrine lorsque sa fille promet de ne plus tenir tête à son beau-père. Maintenant qu'elle est rassurée, elle retrouve même son sourire. Oublier les coups qu'il lui a donnés, oublier ses peurs. Lorsque Mohamed rentre, elle sourit presque. Maria s'éclipse pour les laisser seuls. Elle voit bien qu'il regrette d'avoir levé la main sur elles. Cela la rassure un peu. Savoir qu'il a des regrets lui donne espoir. Il ne recommencera pas. - Mohamed, j'ignore pourquoi tu ne supportes plus ma fille ! Voudrais-tu qu'elle aille vivre chez son père ? Tu n'en veux plus chez toi ? - Non, non. Elle est aussi chez elle, dit-il. Enlève-toi l'idée que je ne veuille pas d'elle ici !, insiste-t-il. Excuse-moi ! J'ignore ce qui m'arrive ! Ce doit être les problèmes que je rencontre au garage ! Il y a trop de pression. Résultat : je me mets vite en colère ! Mais je te promets que cela n'arrivera plus ! Pardonne-moi Ouiza ! Je ne voulais pas te frapper ! Même Maria. Il faut me croire ! - Oui, je te crois ! Oh Mohamed, soupire-t-elle en essuyant des larmes d'émotion. Je sais que tu es un homme bon ! Elle ne peut que lui pardonner. Si elle ne le fait pas, son foyer allait se briser une nouvelle fois. Et puis sa fille l'a rassurée. Il n'a jamais eu de gestes déplacés. Il n'a jamais osé la toucher. Il n'y a rien eu entre eux qui puisse l'inquiéter et tout remettre en question. Les explications de son mari lui ont suffi pour la rassurer. Les jours et les semaines qui suivent lui permettent de constater que la paix était revenue dans son foyer. Maria a tenu sa promesse et évite tout conflit. Elle se fait toute petite et obéissante auprès de son beau-père et de ses demi-frères. Lorsque Ouiza tombe malade et que le traitement du médecin du village ne parvient pas à arrêter ses vomissements et ses diarrhées, elle se voit contrainte d'aller à l'hôpital. - Ce ne sera que le temps qu'ils découvrent ce que j'ai, dit-elle à ses enfants, en voulant les rassurer. Maria, benti laâziza, promets-moi de veiller sur eux et sur la maison ! Avec un peu de chance, je reviendrai vite ! Pendant mon absence, évite les querelles avec Mohamed ! Il ne supporte pas la pression et il sera plus énervé qu'avant ! - Ne t'en fais pas maman ! Ne te fais pas de soucis ! Ne pense qu'à toi !, lui conseille la jeune fille. Je te promets de m'occuper de tout ! Guéris et reviens nous vite ! Tu me manques déjà ! Maria tombe dans les bras de sa mère et toutes deux pleurent comme si elles étaient appelées à ne plus se revoir ! (À suivre) A. K.