La faculté des lettres et des langues de l'université des Frères-Mentouri de Constantine a voulu, en cette semaine de mai, renouer avec une vieille tradition qui s'organisait en ces lieux il y a quelques années, mais qui a disparu, à savoir "Le Printemps littéraire". C'est donc à l'initiative de Mme Zineb Haroun, maître assistant au département des lettres et langue françaises, que cette journée littéraire a été organisée afin de mettre à l'honneur la ville de Constantine dans l'oralité et les divers écrits à travers le temps. Des enseignants et auteurs ont été conviés à ce rendez-vous au grand bonheur des étudiants présents – hélas pas si nombreux que cela malgré l'intérêt du sujet, mais faute d'intéressement à la lecture. Mme Nedjma Benachour-Tebbouche, professeure et auteure de Constantine et ses écrivains voyageurs, a fait un bref mais passionnant tour d'horizon des auteurs-voyageurs qui ont visité la ville de Constantine et qui, fascinés par son charme ou envoûtés par son attrait, l'ont citée dans leurs écrits, tels Léon L'Africain, Thomas Shaw, Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Gustave Flaubert... Mme Habiba Dib-Méziane, quant à elle, soucieuse de la sauvegarde de notre patrimoine oral, s'est penchée sur les beaux proverbes et sages maximes de la région qui menaçaient de disparaître et qu'elle a voulu sauver à travers son ouvrage Constantine, un discours raffiné - Proverbes et maximes bien de chez nous. Abdelkader Jamil Rachi, ex-diplomate natif de Constantine, qui a publié cette année Un été colonial à Constantine, a voulu par ses souvenirs d'enfance revenir à cette période coloniale mouvementée qui a fait vivre, aux Algériens en général et aux Constantinois en particulier, des moments tragiques que raconte son narrateur, agrémentés de souvenirs heureux ou du moins "normaux" d'adolescents profitant de ce qui les entourait comme beauté du site ou manifestations festives. L'autre fils de Constantine, le professeur Djamel Ali-Khodja, auteur de Constantine l'ensorceleuse et neveu de feu Malek Haddad, a donné une touche de sensibilité et de bonne humeur lors de la lecture de quelques extraits de ses écrits. Pour conclure une belle rencontre qui a donné l'occasion à la fin à quelques étudiants de s'exprimer. Hacène Saadi, professeur de sociologie cognitive et comportementale, a évoqué la genèse et le contenu de son ouvrage Voyage intérieur autour d'une géographie archaïque du temps. Cette enrichissante journée littéraire du printemps 2016 fut un retour à une tradition universitaire qui devrait revenir tout le temps et partout pour renouer avec l'acte de lire qui donne souvent à réfléchir quant à l'avenir... Samira Bendris