cent quarante éditeurs prennent part à ce rendez-vous organisé sur l'esplanade de l'université Mentouri. A l'occasion de l'ouverture de ce salon programmé dans le cadre de la manifestation culturelle arabe, le ministre de la Culture s'est dit satisfait des conditions d'organisation. « C'est une fierté de voir que la manifestation culturelle arabe se termine avec la tenue de ce salon du livre. Le succès de l'événement tient aussi à la diversité des activités choisies par le comité exécutif, en ce sens que tous les domaines artistiques et culturels sont représentés, à l'image du théâtre, du cinéma, de la littérature, de la musique et des arts plastiques », a soutenu le ministre. Lors d'un point de presse, il a affirmé que « toutes les activités programmées ont eu lieu, de même que la manifestation a bénéficié d'une importante couverture médiatisation, ce qui lui a conféré une réussite totale. Constantine a été grandement présente à travers la couverture assurée par les médias arabes ». La première conférence organisée pour ce salon a été animée, hier, par l'universitaire Nedjma Benachour, du département de français de l'Université Mentouri. Elle a porté sur la représentation littéraire de Constantine. Notes de voyage et mémoire La ville, deux fois millénaire, a fasciné les historiens, les géographes, les ethnologues et les écrivains. La réflexion de Mme Benachour s'est articulée autour de trois axes, à savoir la ville du voyage, les témoignages et les romans. Selon elle, « ville à la fois réelle et emblématique, Constantine est incontournable dans les romans d'auteurs algériens, elle l'est aussi dans certains textes tels les récits de voyage et les témoignages. Constantine fut visitée par des géographes, des historiens et des écrivains de différentes nationalités tels Salluste, Pompénius-Méla, Strabon, El Idrissi, El Bekkri ou Ibn Hawkal qui est l'un des premiers à utiliser le surnom de « l'aérienne », repris plus tard par plusieurs voyageurs et écrivains. Durant la période ottomane, la ville est visitée par de célèbres voyageurs parmi lesquels Ibn Battûta, Léon l'Africain et Thomas Shaw. Beaucoup de voyageurs-écrivains français effectuent leur périple durant la seconde moitié du 19e siècle et le début du 20e pour différentes raisons (journalistique, recherche de soi, recherche de l'histoire ou pour l'écriture d'un roman). Parmi ces écrivains voyageurs, elle a cité Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Jean Lorrain ou Louis Bertrand, dont « es écrits se singularisent parfois par une charge esthétique évidente ». Quant aux témoignages, il s'agit de textes d'écrivains d'origine pied-noir tels que Josette Sutra, Benjamin Stora ou des auteurs autochtones à l'image de Malek Haddad, Nadjia Abeer ou Badredine Mili, qui décrivent souvent la ville à travers leur enfance. Leurs témoignages sont une sorte de récits de voyage mais où le voyage se déroule à l'intérieur de la mémoire. Enfin, concernant les écrits romanesques, ce genre se déploie avec beaucoup de force car Constantine est présente depuis le début des années 1950 dans les textes de Kateb Yacine, ou aux premières années de l'indépendance avec Rachid Boudjedra ou Tahar Ouettar, jusqu'aux années 1990 et 2000, avec Noureddine Saâdi, Rachid Mimouni ou Salim Bachi. D'autres conférences sont programmées jusqu'à la clôture du salon, samedi prochain. L'écrivain Amine Zaoui était absent, hier, pour une conférence portant sur la relation entre l'écrivain et la critique.