Lors d'un tour effectué, hier, dans différentes gares de la capitale, c'est le désarroi des usagers livrés au diktat des chauffeurs de taxi et autres fraudeurs. La paralysie du transport ferroviaire, suite à la grève des cheminots entamée il y a plus d'une semaine, pénalise les usagers de ce moyen de transport. Lors d'un tour effectué, hier, dans différente gares de la capitale, c'est le désarroi. 10h. La gare de l'Agha, d'habitude très animée, est vide, désertée par les voyageurs. Outre quelques agents et une dizaine de personnes venues s'informer sur les horaires des trains longue distance, c'est le silence total. "Il n'y a aucun train la matinée, le premier départ est prévu vers 14h", a déclaré un agent de la SNTF rencontré sur place. En ajoutant que "les trains longue distance, c'est à partir de demain à 8h du matin". La décision des annonces du personnel de la SNTF quant à la poursuite de la grève jusqu'à nouvel ordre a, encore une fois, déçu les usagers qui s'attendaient à un règlement du problème. Une situation qui va accentuer la galère des usagers qui n'ont pas manqué d'exprimer leur désarroi. "J'avais espoir de trouver un train en direction d'Oran, mais rien. Je ne sais que faire et je ne peux pas attendre jusqu'à demain", s'insurge Toufik, fonctionnaire à Alger. Le regard perdu et scotché sur place, Toufik insiste avec le personnel de la SNTF sur les horaires des trains. "Je ne peux pas attendre jusqu'à demain. Vous êtes sûr qu'il n'y aura pas un gel du débrayage, car si le trafic reprend aujourd'hui, même tard, j'attendrai", a encore insisté le quadragénaire. Même son de cloche, pour Fatouma, une dame âgée de 60 ans, venue s'informer sur la situation et sur l'heure à laquelle le train en direction de Tizi Ouzou est programmé. "J'ai une fête à Tizi Ouzou demain et avec cette grève je ne sais comment faire", se demande-t-elle. "À chaque fois, c'est le citoyen qui paye", s'insurge-t-elle. La même scène se répète à la gare de Belcourt. Les lieux sont déserts. À l'entrée, deux agents de la SNTF informent les personnes de la non-disponibilité des trains. Cette situation a chamboulé les habitudes de centaines de personnes et a créé un grand désordre dans les stations de bus qui se voient prises d'assaut par les voyageurs. Lors d'une tournée effectuée à la station de cars de Tafourah, les lieux étaient bondés de monde. "D'habitude je prends le train, mais avec la grève je suis obligée de me rabattre sur les transports en commun pour aller au travail", a expliqué Dounia, juriste dans une entreprise à Rouiba. En soulignant : "Je mets plus de temps à arriver. Depuis le début de la grève j'arrive toujours en retard à cause de la circulation." Les mêmes images de bousculade pour les bus sont observées à Bab Ezzouar. La forte demande sur les transports a fait qu'il est difficile de se frayer un chemin. "J'attends ici depuis près d'une heure et je n'arrive toujours pas à prendre un bus en direction de Boumerdès", a regretté Amina étudiante en médecine. "J'habite loin. D'habitude je prends un bus qui me dépose près de la gare et de là, je prends le train pour aller à la fac. Depuis la grève, je galère. Outre la circulation, je dois changer plusieurs bus, car toutes les stations sont prises d'assaut. Il est difficile de trouver un transport direct, alors je suis obligée de recourir au système D", se lamente-t-elle. Pour rappel, les conducteurs de train ont entamé une grève inopinée il y a 12 jours, suite à la signature d'un protocole entre la direction de la SNTF et la Fédération nationale des cheminots. Les protestataires affirment ne pas reconnaître leurs représentants et affirment ne pas mettre un terme au débrayage jusqu'à la prise en charge de la question du tableau des filières. Djazia Safta