Sur instruction du ministre de l'Habitat et de la Ville qui a ordonné l'ouverture d'une enquête pour faire toute la lumière sur les marchés passés d'une manière "douteuse", une commission a été dépêchée à l'OPGI de la wilaya de Tamanrasset. Quelques jours seulement ont suffi aux auditeurs de la commission pour démêler l'écheveau de cette affaire qui s'apparente à un véritable scandale lié à la violation flagrante des procédures du code des marchés publics. La réaction du ministère ne s'est pas fait attendre. Le chef de département de maîtrise d'ouvrage (DMO) près l'Office en question, (A.G), a été immédiatement suspendu. Selon une source au fait du dossier, le responsable mis en cause "adressait des rapports en contradiction avec la passation des marchés conclus, dont celui attribué sous la table à une entreprise chargée de construire des logements LPL à In-Salah. C'est d'ailleurs la goutte qui a fait déborder le vase, poussant nombre d'entreprises lésées à saisir le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, dans une missive où elles auraient dénoncé les dépassements enregistrés". Le cas des entrepreneurs auxquels on avait fait appel en 2011 pour réaliser des travaux d'aménagement à l'occasion de la visite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans l'Ahaggar a également été soulevé. Cinq ans après cette mémorable sortie soldée par l'inauguration du mégaprojet de transfert d'eau In-Salah - Tamanrasset, leur situation financière n'a toujours pas été régularisée. Ainsi, la commission ministérielle engagée aura ouvert la boîte de Pandore. Autant pour dire que les esclandres se suivent et ne se ressemblent pas à l'OPGI de Tamanrasset. Les 8 322 logements LPL en cours de construction sont à la traîne en raison des lenteurs imposées par les scribouillards d'une administration défaillante. Même constat pour les logements AADL dont l'opération est, au grand dam des souscripteurs, à l'arrêt depuis la résiliation du marché avec l'entreprise chargée de la réalisation. Sur les 300 unités initialement prévues, 50 ont été annulées sur décision du ministère qui devrait prendre des mesures draconiennes pour éviter la mésaventure de 2000-2002. En tout cas, la liste des problèmes relevant de la mauvaise gestion est encore longue dans cet office coutumier des faits similaires, où l'on se permet d'apposer délibérément le cachet d'un ex-responsable par intérim sur des correspondances officielles bien que le nouveau DG ait été officiellement installé depuis plus d'une année. Pour de plus amples informations sur les dépassements signalés, nous avons contacté le DG de l'OPGI de Tamanrasset, Slimane Khalfallah. Tout en demandant de ne pas amplifier les choses, il a tenu à préciser que "la sanction a été infligée au DMO par la commission ordinaire engagée par le ministère pour avoir commis de petites erreurs de gestion". M. Khalfallah préfère toutefois attendre le rapport final de la commission pour éviter toute déclaration compromettante. RABAH KARECHE