Les représentants de vingt-sept villages et de nombreuses associations de la daïra d'Ouacif ont organisé, hier matin, une marche pacifique à Tizi Ouzou pour protester contre le climat d'insécurité qui règne au chef-lieu de wilaya. À travers cette action, les manifestants ont voulu dénoncer l'assassinat de deux jeunes de la région d'Ouacif, résidant dans la ville de Tizi Ouzou, en l'occurrence le jeune Mouffok Idir, assassiné le 19 mai à Boukhalfa, et Mokrane Khelfoune, assassiné dans sa propre cité, le 3 avril 2016. Selon un délégué de village rencontré durant cette manifestation, "nous tenons, à travers cette marche, à crier toute notre colère et notre indignation pour condamner le climat d'insécurité qui règne dans la wilaya de Tizi Ouzou et dénoncer les horribles assassinats des deux jeunes Mouffok Idir et Mokrane Khelfoune, lâchement assassinés à la fleur de l'âge par des gens sans foi ni loi. Nous disons non à l'impunité et nous demandons à ce que les vrais coupables soient sévèrement condamnés". Sur les banderoles brandies par les manifestants, on pouvait lire : "Halte à l'impunité", "Nevgha tudert deg talwit" (nous voulons vivre en paix), ou encore "Si l'insécurité est une maladie, l'indifférence est une épidémie." Sur tout leur parcours, les représentants des villages d'Ouacif ont exhibé les portraits des deux victimes. Dans un document rendu public, les habitants d'Ouacif ont évoqué l'assassinat crapuleux du jeune Mouffok Idir qui avait, faut-il le rappeler, déposé une plainte contre ses agresseurs à la suite d'une première agression et se demandent "pourquoi les divers appels du défunt pour faire aboutir sa plainte au commissariat n'ont pas eu de suite ? N'aurait-on pas pu éviter ce drame effroyable si les deux agresseurs en question avaient été arrêtés en attendant leur jugement ?". Et d'ajouter : "Toutes ces questions méritent des réponses claires car ce crime ne peut rester impuni et cette attitude inexpliquée du commissariat de police dans la gestion de cette affaire ne peut passer sous silence. Cette marche est organisée pour dénoncer le laxisme des autorités et demander que justice soit faite afin que nous puissions tous vivre dans la quiétude loin du danger permanent provoqué par des truands de tous bords qui s'intronisent en caïds." Pour rappel, cette marche intervient après un premier rassemblement tenu le 24 mai dernier à Boukhalfa, au lendemain de l'assassinat du jeune Mouffok Idir, pour interpeller "les autorités, à leur tête le wali de Tizi Ouzou, sur la situation sécuritaire devenue intenable dans leur cité et également dénoncer le laxisme des autorités devant une telle situation". K. Tighilt