"En Algérie, il y a un tel contraste entre cette richesse humaine vécue au quotidien et la violence rencontrée dans le football..., le football est pris en otage." Cette phrase remonte à deux mois, lorsque Christian Gourcuff, l'ancien sélectionneur national, avait justifié son départ. Il avait estimé qu'un climat d'insécurité régnait dans les stades algériens. Possible que la violence se résume dans les stades algériens, mais ce qui s'est passé dans le pays de Gourcuff, à l'occasion de l'Euro-2016, prouve que la violence n'a pas de nationalité. On aimerait bien connaître la réaction de l'ex-coach national après ce qui s'est passé à Marseille, à Nice, à Lille et dans bien d'autres villes françaises après seulement quatre jours du début de l'un des plus grands événements sportifs dans le monde. La violence n'est pas le propre de certains pays, comme veulent certains le faire croire à d'autres. Les plus grands drames vécus dans les stades et les supporters les plus violents se trouvent dans le vieux continent. Glasgow (en 1971 : 66 morts), Bradford (en 1985 : 56 morts), Heysel Bruxelles (en 1985 : 39 morts), Sheffield (en 1989 : 96 supporteurs) et même en France lors du drame de Furiani Bastia (en 1992 : 18 morts), ce sont tous des événements tragiques liés, soit à la violence humaine, soit à la "violence organisationnelle", qui se sont produits en Europe. Donc, en quelque sorte, l'Européen est plus exposé au gène de la violence qu'un tout autre être humain sur cette planète. Les Celtes, les Grecs, les Romains... et bien d'autres races ont semé le désordre partout. Les guerres les plus effroyables se sont déroulées en Europe (les deux guerres mondiales, les guerres des Balkans... jusqu'au dernier conflit russo-ukrainien). Et ce n'est pas tout, puisque les Européens ont trouvé des alibis pour "exporter" leur jeu favori extra-muros. La guerre d'Algérie, Diên Biên Phu au Vietnam, les Italiens en Libye, les Anglais et leur sentiment de paternité..., tous ces exemples sont une suite assez logique de ce qui s'est produit en France à l'ouverture de l'Euro-2016, qui devait constituer une fête européenne. Certes, la France avait pris ses précautions dans l'organisation de cet événement, après les attentas terroristes du Bataclan et du stade de France quelques mois auparavant, mais elle ne s'attendait pas que le mal se trouvât dans son dos. Elle était focalisée sur le terrorisme, mais elle avait oublié une autre forme de terrorisme : le hooliganisme. Ce qui s'est passé à Marseille entre les hooligans anglais et russes a plongé l'Euro dans la peur. La scène de ce père qui essayait de protéger son enfant lors du match Angleterre-Russie au Vélodrome reste la pire scène de cet événement. Le lendemain, malgré les menaces de l'UEFA, des échauffourées, certes de moindre gravité, se sont produites à Lille, avant la confrontation entre l'Allemagne et l'Ukraine. Les Anglais et les Russes sont menacés de disqualification, mais est-ce une décision idoine ? Dix rencontres (avec celles jouées hier) seulement ont eu lieu, soit le 1/5e des matches. La suite sera certainement électrique. Il ne faut pas oublier que cinq rencontres ont été classées au plus haut niveau de risques liés au hooliganisme. Il s'agit du match Angleterre-Russie, joué samedi soir au Vélodrome, de Turquie-Croatie, d'Allemagne-Pologne, disputés dimanche à Nice et Lille. Un Angleterre-Pays de Galles et un Ukraine-Pologne se profilent à l'horizon. Les Européens sont appelés à plus de vigilance. Malik A.