L'Union des écrivains québécois (Uneq), en collaboration avec les éditions Mémoire d'encrier, l'organisme Racines et Confluences et la boîte événementielle SN production, a organisé jeudi une Journée commémorative à la mémoire d'Assia Djebar. Cette première édition de la Journée Assia Djebar, instaurée cette année, se veut un moment de souvenir et une escale mémorielle pour revisiter la vie et l'immense œuvre de la fille de Cherchell. La rencontre conviviale à laquelle ont pris part l'ambassadeur d'Algérie au Canada, Hocine Meghar, et le consul général d'Algérie à Montréal, Abdelghani Cherief, visait à rendre hommage à "l'universalité de l'œuvre de cette écrivaine francophone d'origine algérienne qui a légué au monde de la littérature un héritage considérable", notent les organisateurs dans un communiqué rendu public. Invité d'honneur à cette journée, Maïr Verthuy, universitaire et amie de longue date de la défunte, a mis l'accent, lors de son intervention, sur l'œuvre "majeure" de Assia Djebar, une œuvre fascinante dans ses atours et qui raisonne encore dans le monde. La professeure à l'université Concordia est revenue sur l'entrée de son amie à l'Académie française. "Pour elle, il était important de siéger dans cette prestigieuse institution française, parce qu'elle était Algérienne", soutient-elle. Le directeur général de l'Uneq, Francis Farley-Chevrier, a rappelé le parcours "profondément humaniste" de l'écrivaine considérée comme une intellectuelle atypique. La rencontre a été ponctuée par la lecture d'extraits des romans de la romancière qui fut élue au fauteuil numéro 5 de l'Académie française. L'hommage rendu au Québec à la fille de Cherchell coule de source pour ainsi dire. Outre qu'elle fut récipiendaire d'un doctorat honoris causa de l'université Concordia de Montréal, Assia Djebar, par son appartenance à la grande famille de la francophonie, son combat féministe et les sujets abordés tels que la mémoire, l'histoire et l'identité, vit son œuvre trouver naturellement un écho au Québec. Native de Cherchell en 1936, Assia Djebar, de son vrai nom Fatma-Zohra Imalayen, a collectionné les prix et les distinctions littéraires. Ses romans sont traduits dans une vingtaine de langues dans le monde. Elue à l'Académie française le 16 juin 2005, l'auteure de La Femme sans sépulture et Loin de Médine a été honorée par un colloque international qui lui a été consacrée en 2003 par la maison des écrivains. Assia Djebar est décédée le 6 février 2015 à Paris. Y. A.