Dix-huit ans après le lâche assassinat du Rebelle, le 25 juin 1998 à Tala Bounane, le dossier revient au devant de la scène. Ainsi, sa femme Nadia, présente sur les lieux le jour du meurtre avec deux de ses sœurs, a décidé de porter plainte contre l'ancien "émir" du GSPC, Hassan Hattab. Dans une déclaration rendue publique, hier, la veuve Matoub a souligné qu'une plainte "pour assassinat de Lounès et tentative d'assassinat sur mes sœurs et moi contre Hassan Hattab, se trouvant actuellement sous surveillance des autorités à Alger, a été déposée le 2 juin 2016 auprès du tribunal de la même ville". Mme veuve Matoub a ajouté que "la démarche consiste à utiliser tous les éléments juridiquement exploitables et le premier d'entre eux est la revendication de l'assassinat de Lounès par celui qui s'affirmait "émir" des GIA au moment des faits". "Il est facile de se cantonner dans des convictions concernant les commanditaires et les exécutants de cet ignoble crime, mais cesser toute action de terrain ne fait que faciliter le confort psychologique des assassins à qui, sans doute, profitent les prétendues révélations et fausses informations entretenues autour de cette affaire", a estimé Nadia Matoub, ajoutant que "sans se faire trop d'illusions sur la volonté des autorités de mener une enquête sérieuse et sans influences, cette action constitue la première étape d'une démarche qui, nous l'espérons, permettra au moins de délier quelques langues et d'apporter des éléments qui nous rapprocheront de la vérité". "Nous ne manquerons pas de vigilance quant aux éventuelles failles de l'instruction à venir et nous dénoncerons toute tentative d'orienter cette dernière dans un sens qui arrangerait des velléités partisanes", écrit-elle, soulignant qu'il "s'agit de reprendre sur des bases factuelles cette affaire et la soustraire à l'influence des acteurs politiques", annonçant que si cette action s'avère infructueuse, d'autres pistes seront envisagées. À souligner que cette plainte intervient au moment où les chefs de daïra de Kabylie ont été instruits par les walis de commémorer l'anniversaire de cet assassinat. M. Mouloudj