La Banque d'Algérie vient d'introduire de nouvelles règles dans les opérations d'exportation. Dans une note à l'intention des exportateurs et des banques commerciales, la Banque centrale codifie l'acte de réexportation : "Au titre de l'importation de matières premières dans le cadre de l'admission temporaire pour perfectionnement actif, les banques intermédiaires agréées sont informées que le règlement financier en couverture de cette opération est assuré sur les propres avoirs en devises de l'opérateur économique concerné logé dans son compte devises ‘personne morale'." En clair, ce règlement concerne les opérateurs qui importent des matières premières pour leur transformation en produits finis destinés à l'exportation. C'est ce qu'on appelle la réexportation. Elle concerne, en particulier, les acteurs de l'agroalimentaire. Des entreprises, comme Sim sous ce régime, importent des céréales, les transforment en pâtes et réexportent le produit fini. Auparavant, ces entreprises faisaient la demande à la Banque d'Algérie. La Banque des banques procédait au traitement des demandes au cas par cas, le financement de l'importation de matières premières, une fois le feu vert de la Banque d'Algérie octroyé, pouvait s'effectuer en dinars convertibles. Le texte dispose que "la domiciliation préalable du contrat commercial y afférent auprès du même guichet bancaire domiciliataire du contrat d'exportation des produits finis après leur transformation". En somme, en contexte de crise, la Banque d'Algérie semble rechercher l'économie en devises. Mais comme l'activité de réexportation n'est pas très importante en Algérie, le résultat à court terme ne sera pas très significatif. Mais à moyen long terme, elle peut être un levier de développement des exportations hors hydrocarbures. Encore faut-il qu'il y ait un nombre plus important d'exportateurs ayant réalisé pendant plusieurs années des exportations. En codifiant cette activité, elle invite les exportateurs à s'y investir. "Mais pour capter cette potentielle importante source en devises, il faudra réglementer ‘l'off shoring', en un mot, une activité qui concerne des sociétés qui travaillent uniquement dans la transformation de matières premières importées à des fins de réexportation. Avec le fruit de leur exportation, ils paient l'importation de leurs matières premières. Les pays occidentaux utilisent ce concept. Le Maroc également. Par exemple, Renault fait dans l'offshoring au Maroc", explique Mohamed Kessel, spécialiste financier. Il convient, également, d'élever la quote-part de devises revenant à l'exportateur, actuellement fixé à 50% du montant de l'exportation, ajoute-t-il, si l'Etat veut développer les exportations hors hydrocarbures. K. Remouche