À l'instar de tous les membres de l'équipe nationale, l'entraîneur adjoint Lakhdar Belloumi avait bien du mal à cacher son énorme déception. “Alors que nous sommes à peine au début de notre mission, la qualification s'est envolée. Dommage. Mais il faut voir les choses en face, les cinq points qui nous séparent actuellement du Zimbabwe, ce sont l'Angola et le Gabon qui nous les ont pris durant la phase aller. Nous avons donc été éliminés à l'aller et non pas ce soir. Pour notre part, nous n'avons guère lésiné sur l'effort. On s'est sacrifié, on a donné le meilleur de nous-mêmes. Malheureuse-ment, cela n'a pas suffi. D'une manière générale, les Africains ont sué pour arriver là où ils sont actuellement, alors que nous, on stagne. Le seul remède reste bien évidemment un travail de fond et rien d'autre”, devait nous dire, dans la soirée, le Ballon d'or 1981, terriblement abattu par la sortie prématurée des Verts de la course à la CAN. La même analyse a été développée par l'expérimenté Dziri Bilal qui, même ciblé à tort par le public oranais, n'a pas perdu le sourire pour autant. “L'équipe a donné le meilleur d'elle-même ; malheureusement, le Zimbabwe a égalisé dans les toutes dernières minutes. Il ne faut surtout pas se tromper et croire que nous avons été éliminés ce soir, car on l'a été au cours de la phase aller avec la défaite face au Gabon et le match nul face à l'Angola”, estimera Dziri qui a, en grand professionnel, insisté sur le fait qu'il “faudra maintenant penser à l'avenir et à cette équipe jeune dont la moyenne d'âge est de 22 ou 23 ans. Il faut les laisser travailler durant les cinq années à venir jusqu'en 2010 afin que ces joueurs, cette génération, puissent au moins se qualifier à la Coupe du monde”. L'homme à la centaine de sélections a, peut-être, joué son ultime match avec l'EN ce dimanche. Moins habitués à ces “constats d'échec”, les jeunes Antar Yahia, Karim Ziani, Nadir Belhadj ou encore Mansour Boutabout avaient, quant à eux, beaucoup plus de mal à “avaler la pilule”. Tête baissée, en dépit de son excellente prestation et de sa grosse débauche d'énergie, Karim Ziani éprouvait beaucoup de mal à revenir sur le match. Très amer, l'ex-Troyen n'accepte visiblement plus “d'associer les malheurs de l'EN à cette éternelle malchance”. Franchement, il en a vraiment marre de dire à chaque fois, “on a été malchanceux, on a bien joué, mais on n'a pas gagné, etc. Jusqu'à quand ?”. “Vous savez, en football, les années passent très vite. Il faudrait donc mieux se remettre vite au travail. On a un bon groupe, jeune, plein de talents. Il faudrait en prendre soin afin de mieux réussir à l'avenir. Quant au public, je ne lui demanderai qu'une seule chose, qu'il nous excuse ce soir !” devait déclarer, la gorge nouée par la déception, le milieu de terrain international. Pour ce qui est justement de ce public évoqué par Ziani, il faut bien reconnaître qu'en dépit de ses encouragements, il était loin de valoir celui du précédent match face au Rwanda. Moins de 25 000, les supporters des Verts ne se sont, en plus, pas vraiment bien tenus en prenant notamment à partie l'habituel capitaine Dziri Bilal, gâchant ensuite une bonne occasion de démontrer sa sportivité en balançant par- dessus les tribunes quelques sièges en plastique arrachés après l'égalisation du Zimbabwe. Un team du Zimbabwe qui a également pu constater, de visu, l'incivisme, malheureusement criant, de ce même public qui a pris la sale habitude de siffler les hymnes nationaux des “invités” de l'Algérie. A. K.