L'ONG Amnesty International a appelé hier les autorités algériennes à libérer le journaliste Mohamed Tamalt, détenu "arbitrairement" à la prison d'El-Harrach depuis fin juin pour "offense" envers le Président et de hauts responsables sur le réseau social Facebook. Arrêté le 27 juin devant chez lui à Alger, Mohamed Tamalt est poursuivi pour "offense au président de la République et aux institutions publiques", à travers des publications sur Facebook dont une vidéo diffusée le 2 avril, présentant un poème subversif et des images du président Abdelaziz Bouteflika, rappelle Amnesty. Depuis, il observe une grève de la faim. Lors d'une première audience, le 4 juillet, le tribunal a rejeté une demande de ses avocats pour une libération sous caution, ce qui les a conduits à se retirer en signe de protestation contre ce qu'ils considèrent comme une détention arbitraire. Une détention qui tend à devenir la règle ses derniers mois en dépit de son caractère exceptionnel au regard de la Loi fondamentale adoptée en février dernier. "La Constitution algérienne, révisée en février 2016, interdit la détention arbitraire et insiste sur le caractère exceptionnel de la détention provisoire", rappelle Amnesty. "Cependant, précise-t-elle, elle ne garantit pas l'accès à des voies de recours utiles pour contester devant un tribunal le bien-fondé de la détention et accorder une remise en liberté si elle est jugée illégale", observe l'ONG. Pis encore, les infractions pour lesquelles Mohamed Tamalt, établi à Londres, est poursuivi, ne sont pas, au regard de la Loi, passibles de prison. Il n'empêche que le tribunal a ordonné sa détention. La prochaine audience de son procès aura lieu aujourd'hui. S'il est reconnu coupable, Mohamed Tamalt encourt une amende pouvant aller jusqu'à 500 000 DA.