Au total, 24 concessionnaires sur les 30 qui ont fait recours de la répartition des quotas ont essuyé un niet catégorique du ministère du Commerce, et ce, malgré la solidité des arguments qu'ils ont avancés. Le Comité interministériel chargé de l'examen des demandes des licences d'importation des véhicules, une instance rattachée au ministère du Commerce, a rendu sa décision, jeudi matin, dans l'affaire des 30 recours introduits par les concessionnaires automobiles et qui avaient jugé insuffisants les quotas qui leur étaient accordés. Selon une source proche du dossier, ces quotas ont été revus à la hausse pour seulement 6 concessionnaires sur les 30 qui avaient déposé, le 20 juin dernier, des demandes de recours afin de maintenir un équilibre de leur activité et sauver les emplois. Les décisions seront notifiées aux concessionnaires concernés dès demain matin afin de réévaluer les quotas des véhicules neufs à importer. Ces nouveaux contingents interviennent après que le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, eut vent que ledit comité "a adopté des critères généraux ne prenant pas en compte certaines données relatives aux concessionnaires". Depuis la remarque, sinon l'aveu du ministre, le comité a prolongé la durée d'étude des recours, sans toutefois rendre publique la liste des concessionnaires touchés par les nouveaux quotas. Hier, toutes nos tentatives de toucher les concessionnaires concernés ont été vaines. Toutefois, des sources bien informées ont indiqué que "seuls les concessionnaires ayant engagé des projets industriels ou semi-industriels, et dont les projets sont validés ou en cours de validation au ministère de l'Industrie et des Mines, ont bénéficié des nouveaux quotas. Le reste risque de ne pas avoir un nouvel agrément en janvier prochain et ne seront même pas candidats aux licences d'importation en 2017. Du coup, ils allongeront la liste des concessionnaires qui vont mettre la clé sous le paillasson". Ainsi, indiquent nos sources, "ces nouveaux quotas sont quantifiés en valeur monétaire et non en nombre de véhicules à importer. Evidemment, toutes les quantifications ont été établies sur la base du dollar américain". En tout état de cause, la valeur dans des licences d'importation ne dépasserait pas un milliard de dollars, soit un peu moins de 90 000 unités pour l'année 2016. Il faut rappeler que le nombre de véhicules à importer a été divisé (presque) par deux, passant pour atteindre 83 000 unités contre un quota fixé initialement par le gouvernement à 152 000 unités. Dès l'annonce des licences, les concessionnaires automobiles, toutes marques confondues, avaient introduit des demandes d'importation d'une valeur globale de 11 milliards de dollars US. Après la signature des licences par le ministère du Commerce, seulement quarante concessionnaires de véhicules ont été retenus pour bénéficier de ces licences sur les 80 postulants. Piégés par les multiples notes, l'absence d'un cahier des charges pour investir dans l'industrie automobile et les effets d'annonce répétitifs du gouvernement et qui encouragerait le montage de véhicule et la sous-traitance, plus de 30 concessionnaires, actuellement en exercice, sont menacés de disparition totale du "paysage automobile algérien". FARID BELGACEM