Le comité interministériel chargé de l'examen des demandes de licence d'importation de véhicules a reçu, jusqu'à dimanche, une vingtaine de recours des concessionnaires. «Nous avons reçu une vingtaine de recours, dont certains sont légitimes et méritent d'être soigneusement étudiés. Nous devons répondre à certains», a indiqué, dimanche à Alger, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, en marge d'une rencontre sur l'approvisionnement en produits alimentaires. M. Belaïb a souligné que les voies de recours étaient toujours ouvertes, en assurant que ces derniers seront traités selon les normes fixées par la réglementation. Les représentants des firmes étrangères, qui se sont, pour certains, sentis lésés par les quotas qui leur ont été attribués, ont interpellé mercredi dernier le ministre du Commerce au sujet des détails techniques inhérents aux critères d'attribution des quotas par concessionnaire. Consternés et choqués par les quotas qui leur a été alloués, plusieurs concessionnaires ont introduit des recours auprès des directions du commerce de wilaya. Le président de l'Association des concessionnaires automobile (AC2A), Sefiane Hasnaoui, interrogé par El Watan, au lendemain de l'attribution des licences et des quotas aux 40 concessionnaires retenus par le comité interministériel qui en est en charge, a exprimé des «doutes» quant à «la mécanique» avec laquelle ont été «dispatchés» ces quotas. Sefiane Hasnaoui a demandé, ce jour-là, «des clarifications» de la par de ce comité sur «les détails techniques» sur la durée de validité de la licence. «Nous ne comprenons pas pourquoi il existe certaines incohérences pour certains opérateurs, notamment les plus grands contributeurs en termes de taxes au budget de l'Etat», a regretté le premier responsable de l'AC2A, regrettant le fait que son association n'ait pas été associée à cette démarche pour une meilleure compréhension des critères utilisés dans la définition des quotas. Le ministère du Commerce a réduit les quotas de 152 000 à 83 000 unités pour l'année 2016, pour une valeur de moins d'un milliard de dollars. Selon le ministre du Commerce, le comité interministériel chargé de l'examen des demandes de licences d'importation avait reçu une demande globale d'une valeur de 11 milliards de dollars. Menace sur l'emploi «Nous avons réduit de manière drastique les importations de véhicules pour cette année. Certains concessionnaires ne sont pas satisfaits, mais cela ne veut pas dire que notre décision est infondée. Le comité a travaillé dans la transparence la plus totale», a commenté le ministre. «Nous allons étudier l'impact de cette réduction et voir comment la demande va évoluer. A la lumière de ces données, nous déciderons s'il y a lieu de prendre des mesures correctives», a-t-il avancé. Mais la crainte des concessionnaires réside dans le fait qu'avec la conversion du dollar en euros, le chiffre de 83 000 unités sera en baisse sensible. «La valeur à importer pour 2016 ne dépassera les 30 000 véhicules», selon Sefiane Hasnaoui. De tels chiffres n'augurent rien de bon pour certains concessionnaires, car ils ne leur permettront au plus que deux mois de survie. Pour continuer leur activité, des concessionnaires seront même obligés de procéder à une compression de leur effectif. Des milliers de postes d'emploi se trouvent ainsi menacés dans le secteur de l'automobile, qui emploie près de 70 000 personnes, dont un peu plus de 10 000 CDD. Renault (15 000 unités), GM Trade (groupe Mazouz), Sovac (11 000 unités) et Toyota (8500 unités) sont les quatre concessionnaires qui ont bénéficié de quotas proches du plafond fixé par le gouvernement. Sept concessionnaires ont bénéficié de quotas se situant entre 2000 et 7000 unités/an. Il s'agit de Peugeot Algérie (7000 unités), Kia Motors Algérie (6800 unités), Cima Motors (4600 unités), Emin-Auto (4 500 unités), Hyundai Motor Algérie (3140 unités), Diamal (2800 unités) et Citroën (2430 unités). Le reste des firmes —Nissan Algérie, Mitsubishi, Sodi Automotive, GBR, BMW, GMS et Foton — ont obtenu entre 300 et 850 unités/an.