Résumé : Taos avait compris que Meriem avait de graves révélations à lui faire. Une fois Houria dans sa chambre et le petit Aïssa rassasié, elle revint vers elle et lui demande de tout lui raconter. Meriem hésite, mais a dû passer sous le joug et se confier à elle. Un peu surprise par la brusquerie de Taos, la jeune fille soutient son regard. La bonne femme poursuit : -Ce n'est pas par hasard si tu t'es empressée de rentrer au bled pour les vacances d'été, alors que les résultats des examens ne sont pas encore connus. Et puis d'habitude, tu appréhendais tes séjours auprès de Houria. Meriem laisse couler deux longues larmes. Taos s'écrie : -Mais enfin Meriem ! Veux-tu me dire ce qui se passe ?! Quelque chose de fâcheux est-il arrivé à ton père ? -Non (elle secoue la tête). Non, mon père se porte bien. C'est plutôt à moi que quelque chose de fâcheux est arrivé. Taos sursaute : -À toi ? Qu'as-tu Meriem ? Tu es malade ? Il est vrai que tu n'as pas l'air en grande forme. Mais je pensais que c'était la fatigue des examens scolaires. Meriem renifle : -Il y a un peu de ça. Mais il y a autre chose aussi. Autre chose de plus grave. Taos se lève et s'approche de la jeune fille : -Tu... Tu es malade. N'est-ce pas ? Tu es malade, et tu ne veux pas que ton père le sache. Voilà pourquoi tu es là plus tôt que d'habitude. Meriem acquiesce : -Oui. Je ne veux pas que mon père sache quoi que ce soit sur mon état. Taos pâlit : -C'est quelque chose de grave que tu couves ? -Oui, tante Taos. Je porte en moi la honte et le déshonneur. Y a-t-il quelque chose de plus grave que ça ? -Mais enfin Meriem ! Veux-tu me dire de quoi il s'agit ? La jeune fille prend la main de Taos et la fait passer sur son ventre qui commençait à durcir. -Là. C'est là où est tout le drame. J'ai quelque chose dans mon ventre qui me rend vulnérable et indigne d'être la fille de mon père. Taos palpe le ventre de la jeune fille et se redresse en retirant ses mains, comme si le contact la brûlait : -Tu es enceinte ! Mon Dieu ! Meriem tu es enceinte ! Elle met la main devant sa bouche et réprime le cri qui allait en sortir. C'était à son tour de verser des larmes. Elle se laisse tomber sur une chaise et se prend la tête entre les mains. -Mon Dieu ! Mon Dieu ! Que va-t-on faire ? Que va-t-on devenir ? La honte et le déshonneur vont s'abattre sur la famille ! Elle triture une serviette entre se mains, puis se lève et prend Meriem par le bras : -Comment as-tu pu faire ça ? -Moi ? Mais je n'ai rien fait. C'est... Soudain Taos comprit. Elle l'attire vers elle et la prend dans ses bras : -Oh pardon ! Pardon ma petite chérie. Pardon ma puce. Je t'accuse sans réfléchir. Ce n'est pas une fille comme toi qui aurait fait une telle chose. Mon Dieu ! C'est ton agresseur qui devrait payer pour ses actes. Hakim avait raison de vouloir déposer plainte. On aurait peut-être retrouvé sa trace pour lui faire payer tout le mal qu'il t'a fait. Elle soupire avant de poursuivre : -Il n'est pas le seul coupable dans l'affaire. C'est ta belle-mère qui est à châtier en premier lieu. -De quoi parlez-vous toutes les deux ? Pourquoi tous ces cris. Et puis pourquoi parles-tu de me châtier Taos ? Houria qui venait d'entrer dans la cuisine et qui vraisemblablement venait d'entendre la dernière phrase se dressait de toute sa taille devant les deux femmes : -Alors ? Que se passe-t-il ? Meriem lance un regard suppliant à Taos. Sa belle-mère ne devrait rien savoir pour le moment. Sait-on jamais quelle serait sa réaction. Taos s'empresse de répondre : -Nous parlions de toi Houria. Meriem garde un mauvais souvenir de ses dernières vacances. Elle est encore traumatisée par ce qui lui est arrivé. Houria hausse les épaules : -Encore cette histoire ! Vous n'allez donc jamais oublier le passé. (À suivre) Y. H.