Pour Abdelmalek Bouchafaâ, ces lois visent à assurer au pouvoir sa propre survie. "Les nouvelles lois votées à l'APN ne servent ni la démocratie, ni la séparation des pouvoirs, ni encore l'économie nationale. Ce sont des armes de destruction massive intégrées dans les stratégies institutionnelles dans le but d'assurer la succession dans la continuité du régime actuel", a commenté le premier secrétaire national du FFS, Abdelmalek Bouchafaâ, hier, à l'ouverture du conseil fédéral ordinaire de son parti à Tizi Ouzou. La vitesse à laquelle ces lois ont été soumises et adoptées, en recourant à l'usage arbitraire d'une majorité parlementaire préfabriquée au besoin, constitue, aux yeux du premier responsable du FFS, une preuve suffisante sur les intentions du pouvoir en place. Un pouvoir qui n'est, dans son état actuel, a-t-il poursuivi, "ni démocratique ni constitutionnel, mais qui demeure autoritariste et ramant à contre-courant des aspirations historiques du pays". Un pouvoir qui a conduit le pays à une situation qu'il a qualifiée tout simplement de "catastrophique". "Notre pays est sans projet commun, sans vision concertée et sans volonté réelle de chercher une solution définitive et radicale à la crise multidimensionnelle. Il y a, en revanche, une dérive avérée, une absence totale de programme de développement, il y a prolifération de népotisme, de criminalité, de chômage, d'injustice, de marginalisation, d'exclusion et surtout d'une dilapidation continue et institutionnalisée des richesses du pays", a analysé Abdelmalek Bouchafaâ, tout en déplorant qu'au moment où de larges franges de la société sont poussées par cette situation à la contestation, le pouvoir se contente plutôt de minimiser. "Or, minimiser ces crimes est une problématique politique majeure, ce sont même une atteinte et un discrédit à l'Etat et à ses institutions", a-t-il estimé non sans considérer que "la seule réussite" du pouvoir a été "de mettre plusieurs couleurs à ses échecs successifs". Mais le plus dangereux, du point de vu de l'orateur, est que "c'est le concept même de l'Etat-nation qui commence à s'effriter avec l'apparition de ces comportements tels que l'argent sale et le régionalisme qui sont étrangers à nos valeurs et aux valeurs de Novembre". C'est dans le sillage du début de l'effritement de ce concept que le premier responsable du FFS évoque le destin de la Kabylie. "L'exploitation de cette région sert certains intérêts personnels et certaines forces à l'intérieur du système qui poussent au pourrissement, tantôt par le harcèlement et tantôt par la répression. Mais le destin de la Kabylie ne peut se concevoir en dehors du destin national, et le destin du pays ne peut se concevoir sans cette région", a-t-il estimé, tout en réaffirmant l'attachement de son parti à l'unité nationale et plus particulièrement à la construction d'un consensus national qu'il considère comme "seule solution à la complexe et multidimensionnelle crise nationale" et comme "seule voie pouvant éviter le chaos au pays". "Notre priorité est aujourd'hui encore celle de la construction d'une alternative démocratique", a-t-il conclu. Samir LESLOUS