Ni les menaces américaines ni les propositions européennes n'ont fait plier le régime des mollahs, qui s'accroche au droit d'enrichir l'uranium. Les négociations euro-iraniennes sur le dossier du nucléaire bloquent totalement. Téhéran refuse catégoriquement de faire de nouvelles propositions sur la question de l'enrichissement de l'uranium comme le lui demandent ses partenaires européens. L'opposition des Iraniens, qui n'acceptent pas de “brader leurs capacités nucléaires”, est tellement forte que les observateurs n'entrevoient pas de porte de sortie à cette crise. Dans l'impossibilité de connaître les véritables intentions du régime de Mohamed Khatami, quant à l'usage qui sera fait du combustible nucléaire que compte produire l'Iran, les Européens sont fortement embarrassés. En effet, nul n'est en mesure d'assurer que le produit en question ira uniquement aux centrales électriques civiles ou à la fabrication de bombes atomiques. Pour rajouter à la crise, l'Iran ne veut pas entendre parler d'un compromis sur cette question de l'enrichissement. C'est ce qu'a laissé entendre l'un des responsables iraniens des négociations, Sirous Nasseri. “L'Iran ne proposera d'alternative que quand l'Europe cessera de lui demander de stopper l'enrichissement”, a-t-il déclaré. Ainsi, les deux parties sont apparemment arrivées à une situation de blocage totale, qui met les Européens dans une situation inconfortable. S'étant engagés auprès des Etats-Unis à régler cette crise du nucléaire iranien par la voie de la négociation, Français, Allemands et Britanniques butent sur l'entêtement des autorités de Téhéran sur le point de l'abandon définitif de l'enrichissement de l'uranium. Les Iraniens négocient ferme et font fi des menaces américaines, qu'ils considèrent comme vaines. Nasseri estime que “ces menaces sont davantage destinées à mettre la pression sur l'Europe que sur l'Iran”. Il s'avère que les négociateurs européens éprouvent d'énormes difficultés à convaincre leurs homologues perses à continuer à respecter l'engagement pris en novembre dernier, consistant à ne plus enrichir l'uranium jusqu'à ce qu'un accord global soit trouvé. En échange d'un renoncement durable à l'enrichissement de l'uranium, une coopération nucléaire, technologique et commerciale a été promise aux dirigeants iraniens. L'autre facteur de blocage est le refus des Iraniens de voir les Américains prendre part à ces discussions. Le principal responsable iranien du dossier considère que “les positions de la République islamique et celles du gouvernement américain sur l'enrichissement sont exactement à l'opposé les unes des autres, et il n'y a pas de place pour la négociation”. Reste à savoir jusqu'à quand George Bush, qui a adressé une nouvelle mise en garde à l'Iran, de Bruxelles lundi passé, laissera la latitude de négocier aux Européens. Pyongyang d'accord pour une reprise conditionnelle des pourparlers Le leader nord-coréen Kim Jong-Il a déclaré qu'il ne s'était pas retiré des pourparlers multilatéraux sur le programme nucléaire qui pouvaient reprendre “à tout moment” si certaines conditions étaient remplies, ont rapporté hier les médias officiels chinois. “Si les conditions pour la quatrième session des pourparlers à six sont réunies, la Corée du Nord reviendra à n'importe quel moment à la table des négociations”, a indiqué M. Kim, cité par l'agence de presse officielle chinoise Xinhua (Chine Nouvelle). Le numéro un nord-coréen, qui parlait à Pyongyang à l'occasion d'une visite de l'envoyé chinois Wang Jiarui, a affirmé que son pays ne s'opposait pas aux pourparlers et ne s'en était pas retiré. “La position de la Corée du Nord sur une péninsule coréenne dénucléarisée et sur une résolution pacifique de la question par le dialogue demeure inchangée”, a dit M. Kim. Il s'agit de la première déclaration publique du leader nord-coréen depuis l'annonce par Pyongyang, le 10 février, que la Corée du Nord avait développé une arme nucléaire et se retirait des pourparlers pour une durée indéterminée en raison de la “politique hostile” de Washington. K. A.