Le Président américain George W. Bush et français Jacques Chirac ont scellés, lundi soir, à Bruxelles, leur réconciliation, en laissant de côté leurs divergences sur l'Irak. Mieux encore, les deux chefs d'Etat ont décidé de faire cause commune pour obtenir la fin de la tutelle de la Syrie sur le Liban. Bush et Chirac, désireux de mettre de côté leur brouille, ont abordé plusieurs questions, notamment le “conflit” syro- libanais, la situation en Irak, l'Iran et l'embargo sur les ventes d'armes à la Chine. Il est à signaler que M. Bush avait prévu de consacrer le plus de temps, pendant son séjour à Bruxelles, au Président français. “C'est mon premier dîner sur le sol européen depuis ma réélection et c'est avec Jacques Chirac. C'est dire l'importance que j'attache aux relations entre nous et entre nos deux pays”, a déclaré le responsable de la Maison-Blanche. Les deux dirigeants étaient accompagnés par le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, et la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice. Dans le discours inaugural de sa tournée européenne, M. Bush avait dénoncé, lundi, les “souffrances” du Liban “sous l'influence d'un voisin oppresseur”. Il avait réaffirmé que Damas devait “mettre un terme à son occupation du Liban” et cessé tout soutien au terrorisme. Au moment où les deux chefs d'Etat dînaient ensemble, la Maison-Blanche a rendu publique une déclaration commune des deux présidents appelant implicitement au retrait “immédiat” de la Syrie du Liban. “Nous demandons la mise en œuvre pleine et immédiate de la résolution 1550 du Conseil de sécurité dans tous ses aspects, y compris son appel à un Liban souverain, indépendant et démocratique, ainsi qu'à la consolidation de la sécurité sous l'autorité du gouvernement libanais libre de domination étrangère”. Pour le porte-parole français, cette déclaration commune “marque une convergence de vues complète et la grande détermination de la France et des Etats-Unis”. Bush et Chirac “sont convenus de rester en contact permanent” sur cette question, a-t-il ajouté. Il a, par ailleurs, indiqué que M. Chirac avait demandé le soutien des Etats-Unis aux efforts diplomatiques des Européens pour s'assurer que l'Iran ne développe pas l'arme nucléaire. Le Président français a aussi cherché à rassurer M. Bush sur la levée de l'embargo européen sur les ventes d'armes à la Chine, alors que Washington craint que cette mesure déstabilise la région. N. A./Agence