La 9e édition du Festival international d'Oran du film arabe (Fiofa) a été ponctuée par une série d'hommages aux classiques algériens et à des célébrités du 7e art. En cette occasion, l'acteur Boualem Bennani a pu redécouvrir sur grand écran, avec un brin de nostalgie et des larmes essuyées furtivement, l'un des rôles qui ont marqué sa carrière : celui d'Omar, du film-culte de Merzak Allouache Omar Gatlato. Réalisée en 1976, cette œuvre annonce une renaissance du cinéma algérien, un tournant vers d'autres thématiques, outre la politique et les affres de la colonisation française. Pour la célébration des 40 ans de ce film, une référence du néo-réalisme algérien, le réalisateur et le comédien étaient présents au Fiofa lors de la projection de ce long-métrage. Leur présence à Oran leur a permis d'aborder les différentes crises qui touchent le cinéma algérien, et ce dernier existe seulement grâce "aux productions étrangères, notamment françaises". En marge de cette projection, Merzak Allouache nous a confié : "Je tourne des films là où je peux les tourner ! J'ai réalisé quatre films, dont trois ont été tournés en Algérie". Et de poursuivre que "le vrai problème, tout le monde le connaît ! Le cinéma n'est pas seulement touché par des soucis de tournage. Il faut que les films soient vu dans les salles, et qu'il y ait un public." À ce sujet, nous avons constaté que les salles de cinéma de la ville d'Oran sont vides tout au long de l'année. En évoquant son premier film, Omar Gatlato, M. Allouache souligne qu'à l'époque, quelques années après l'indépendance : "Je me disais que le cinéma c'est comme une arme, il y a eu beaucoup de débats, des disputes aussi, mais par la suite, dans les autres, pays quand on voyait mon film, on me disait : vous nous parlez de choses qui nous concernent". Et d'ajouter : "Pour ‘Omar Gatlato' c'est un film qui reste parce que les gens y voient l'Algérie. Souvent mes films sont attaqués, me disant : ‘tu ne montres que les choses négatives', je ne suis pas un sociologue, je suis un cinéaste et mes films montrent des périodes vécues dans le pays." Et il conclut : "Dans mon film ‘Madame courage', le personnage principal s'appelle Omar, il pourrait être le petit-fils du personnage d'il y a 40 ans, et vous allez voir que pour les jeunes les choses sont pires."