L'opposition réunie sous la chapelle de l'Icso travaillera à rallier d'autres partis politiques et à chercher une position majoritairement commune contre la nouvelle loi électorale. Un mémorandum sur les atteintes contre le pluralisme politique sera également établi. L'Instance de coordination et de suivi de l'opposition (Icso) s'est réunie hier, à Alger, au siège national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). À l'ordre du jour, l'étude et le débat des développements politiques, économiques, sociaux et sécuritaires dans le pays. Cette réunion intervient dans une conjoncture où la tentation des législatives de 2017 menace la cohésion de l'opposition, et, donc, l'existence d'un risque de retour chacun sous sa chapelle partisane. Ce n'est pourtant pas ce qui ressort du communiqué qui a sanctionné la rencontre. Bien au contraire, l'Icso affirme "tenir à son travail politique collectif qui tend à protéger le pays contre les dangers qui le guettent, et faire face aux plans et aux programmes qui visent à fermer le champ politique et à exercer la pratique solitaire du pouvoir à travers des voies anticonstitutionnelles par un système qui refuse de faire sortir le pays de la crise de l'illégitimité". C'est ainsi que l'Instance considère que "les lois qui régissent la vie politique à leur tête la nouvelle loi électorale et la Haute instance indépendante, représentent un grand recul et une provocation programmée contre la classe politique et le peuple algérien qui aspirent à choisir avec transparence les institutions légitimes". L'Icso dénonce également "la poursuite du feuilleton des restrictions des libertés et des droits individuels et collectifs notamment dans le secteur des médias, ainsi que l'utilisation de l'appareil judiciaire pour réprimer la volonté de la société civile, politique et syndicale". Par ailleurs, la question de l'"annulation des projets de développement par le gouvernement", mais aussi "le retrait du budget d'équipement aux collectivités locales", ce qui renseigne, est-il précisé, sur "l'échec du pouvoir à gérer la crise actuelle". Ce qui a amené l'Instance à mettre en garde contre "le malaise social causé par la baisse du pouvoir d'achat des couches défavorisées et la dévaluation du dinar qui va influer sur le niveau de vie des classes moyennes". L'Icso a aussi renouvelé son appel pour que "les nouveaux partis politiques puissent avoir leurs agréments dans les délais fixés par la loi", et annonce "la création d'un groupe de travail pour établir un mémorandum qui traite de toutes les atteintes contre le pluralisme politique". Un mémorandum qui "sera considéré, à l'avenir, comme une base pour l'action politique commune". Et ce n'est pas tout, puisque l'Instance prévoit la création d'un autre groupe de travail qui sera chargé d'entrer en contact avec d'autres partis politiques "pour chercher une position commune contre la nouvelle loi électorale et organiser une conférence nationale à cet effet". Selon une source qui a pris part à la réunion, la proposition d'aller vers une conférence nationale contre la loi électorale a été adoptée à l'unanimité. Entre-temps, toutes les composantes de l'Icso entre partis politiques, personnalités nationales et associations, ont été appelées à "maintenir le contact avec le peuple algérien qui, lui seul, détient la souveraineté et la liberté du choix". Enfin, l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition a demandé à "libérer immédiatement toutes les personnes détenues pour leurs opinions politiques". Mehdi Mehenni