Résumé : Nonobstant ses réticences, Malika finira par suivre Rachid au foyer pour déjeuner avec lui. Elle est étonnée d'avoir de l'appétit, elle qui prétendait ne pouvoir rien avaler. Le médecin la rassure : bien manger a toujours été un signe de bonne santé. Il se met à rire : - C'est bien de l'apprendre. C'est l'un de mes plats préférés moi aussi. - Et moi qui disais que je n'avais pas faim. - L'appétit vient toujours en mangeant, Malika. - Le dicton ne pouvait s'avérer plus véridique que pour mon cas aujourd'hui. - Ne le regrette donc pas trop, tu devrais penser à prendre tes médicaments aussi. - Oh oui ! Je les ai dans mon sac, je vais devoir remonter tout de suite au bureau. - Il est temps pour moi aussi de reprendre mon service. Ils arrivèrent devant l'infirmerie, et Malika tint à le remercier. - C'était très agréable de déjeuner avec toi, Rachid. Merci pour tout. - Tout le plaisir est pour moi. Il faut penser un peu plus à ta petite santé Malika. Hein ? - Promis. Dès que j'ai un bobo, je passerai te voir . - Il faut vraiment que tu aies un bobo pour passer ? Un peu gênée par sa réplique, elle rectifie : - Je passerai de temps à autre pour un bonjour si... - Si... ? - Si cela ne te dérange pas trop. Elle avait rougi, ne sachant plus quoi ajouter. - Tu passeras autant de fois que tu voudras, Malika. Et cela ne me dérangera pas du tout, bien au contraire. - Merci Rachid. Bon après-midi. Sur ce, elle tourne sur ses talons et rejoint son bureau. Dans l'après-midi, Chahine, qui n'avait pas bougé de son poste, vint la retrouver et lui propose de la déposer chez elle en fin de journée. - C'est mon itinéraire habituel, lui assure-t-il. Cela ne m'ennuierait pas du tout de te raccompagner et tous les jours si tu veux. Malika secoue la tête : - Merci Chahine, pas pour aujourd'hui. Je dois rendre visite à ma sœur aînée, elle habite de l'autre côté de la ville. - Comme tu veux Malika. Demain, peut-être ? - Peut-être. Mais Je n'aimerais en aucun cas être une corvée pour toi. Tu dois avoir d'autres obligations. - Moi ? Pas du tout. Si c'était le cas, je ne te l'aurais pas proposé. - Chahine, tu es très aimable. Merci du fond du cœur. - Pourquoi ne t'inscris-tu donc pas pour des cours d'auto-école. Le plus tôt serait le mieux. - Pourquoi pas ? C'est une bonne idée. Je vais y penser sérieusement, c'est promis. - Je connais un très bon moniteur d'auto-école. Un ami du quartier qui se fera un plaisir de me rendre service. - Tu crois qu'il acceptera de me prendre comme élève dans les prochains jours ? - Mais bien sûr. Tout de suite si tu le veux. - Les moniteurs d'auto-école ont pour la plupart des agendas saturés, et ne prennent d'autres élèves qu'après une inscription de plusieurs mois. Il faut souvent prendre son mal en patience avant d'arriver à décrocher la première leçon. (À suivre) Y. H.