Quelque 78 cas de spina-bifida ont été recensés, au 1er semestre 2016, dans la wilaya de Béjaïa. Le chiffre a été communiqué par les membres de l'Association des parents et malades de spina-bifida de Béjaïa. Le spina-bifida est le développement incomplet de la colonne vertébrale. Il s'agit d'une malformation qui survient avant la naissance, causant la paralysie et la perte de sensibilité des membres inférieurs. Elle cause également des problèmes de fonctionnement de la vessie et des autres fonctions d'élimination. La maladie peut aussi entraîner des pertes de coordination des mains, de la vue et de l'ouïe et engendrer des problèmes d'apprentissage. Le bilan fait ressortir que c'est dans les grands centres urbains que cette maladie est présente. C'est par exemple au chef-lieu de wilaya que le taux le plus élevé a été observé avec 20 cas, soit un taux de 25,64%. La commune historique de Kherrata arrive en deuxième position avec 15 cas, soit 19,23% de la frange recensée, suivie par la commune d'Akbou, qui arrive en troisième place avec 9 cas. Le reste a été observé dans d'autres localités. S'agissant de ses causes, on explique que plusieurs facteurs peuvent être responsables du développement du spina-bifida : "Le bagage génétique (hérédité), l'alimentation de la mère avant la conception et durant la grossesse et enfin l'environnement du fœtus." Cependant, "on ne croit pas qu'un de ces facteurs soit seul responsable du spina-bifida ; on pense plutôt que l'on a affaire à une combinaison de ceux-ci ainsi que d'autres facteurs qui demeurent inconnus", a-t-on souligné. Et s'agissant de la prise en charge de cette maladie, elle se fait au service de neurochirurgie du CHU de Béjaïa. On explique que le caractère complexe de la prise en charge médicale et chirurgicale des sujets atteints de spina-bifida "impose l'association de plusieurs disciplines (pluridisciplinaires). La neurochirurgie, l'urologie, la gynécologie, la chirurgie plastique et beaucoup d'autres spécialités médico-chirurgicales doivent porter leurs expertises au service de cette catégorie de malades". Aussi, la prise en charge sociopsychologique, qui a pour mission l'accompagnement et l'insertion sociale des malades, ne peut être dissociée du processus thérapeutique. "Répondre aux exigences de la maladie (spina-bifida) conditionne des moyens matériels de pointe. Les plateaux techniques, notamment les blocs opératoires du CHU de Béjaïa, sont inadaptés pour réaliser des interventions pluridisciplinaires." Le service de neurochirurgie a, néanmoins, pu opérer plus de 120 malades en trois ans. Conscient que rien ne remplace le travail de sensibilisation, l'Association des parents et malades atteints de spina-bifida s'apprête à lancer une large compagne de sensibilisation et d'information avec ses partenaires exclusifs : le CHU de Béjaïa et la faculté de médecine de l'université Abderrahmane-Mira. Quelque 2 000 affiches, qui incitent les futures mamans à prendre de l'acide folique pendant la grossesse, ont été confectionnées. La maladie commence à apparaître dès le deuxième mois de la grossesse. Les spécialistes ont indiqué que cette pathologie est causée par une carence en acide folique (vitamine B9) chez les femmes enceintes. M. Ouyougoute