La position du gouvernement socialiste est sans appel. Valls soutient les maires dans leur décision d'interdire le port du burkini sur les plages, mais refuse, toutefois, d'y légiférer. Le Premier ministre français, Manuel Valls, a fait savoir hier la position de son gouvernement quant à la décision prise par certains maires d'interdire le port du burkini dans les plages françaises. "Les plages, comme tout espace public, doivent être préservées des revendications religieuses", a-t-il déclaré dans un entretien qu'il a accordé au quotidien régional La Provence. "Le burkini n'est pas une nouvelle gamme de maillots de bain, une mode", a-t-il ajouté sans détour, précisant que cette tenue est "la traduction d'un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l'asservissement de la femme", sous couvert, assez souvent, d'un choix personnel et assumé des femmes musulmanes, comme cela est le cas partout dans les pays dits musulmans. "Mais ce n'est pas une liberté que d'asservir la femme", a-t-il insisté. Dans un contexte politique et sécuritaire explosif en France, Valls adopte une position frontale et surtout assumée, chose devenue rare chez les politiques français de gauche, par peur d'être taxé d'islamophobe, pendant que les islamistes, dans leur jeu sournois, propagent leur idéologie haineuse en France et dans les pays occidentaux. "Il y a l'idée que, par nature, les femmes seraient impudiques, impures, qu'elles devraient donc être totalement couvertes. Ce n'est pas compatible avec les valeurs de la France et de la République. Face aux provocations, la République doit se défendre", a déclaré le Premier ministre, défendant aussi les maires qui ont interdit le port du burkini, ainsi que l'ancien ministre, Jean-Pierre Chevènement, qui s'apprête à prendre la tête de la "Fondation pour l'islam" en France. "Je soutiens donc ceux qui ont pris des arrêtés", a-t-il tranché, en référence aux maires de Cannes et de Sisco en Corse, où des affrontements ont eu lieu durant le week-end dernier, après que des touristes ont pris en photos des femmes en burkini dans une plage dans cette petite localité du nord de l'île. "Le Conseil d'Etat se prononcera prochainement, après le tribunal administratif, sur ces arrêtés municipaux. Je ne crois pas qu'il faille légiférer en la matière : la réglementation générale des prescriptions vestimentaires ne peut être une solution", a-t-il, toutefois, soutenu. "Si nous voulons construire un islam de France compatible avec nos valeurs, nos libertés, l'égalité homme-femme, il faut que l'islam, comme les autres religions l'ont fait, accepte la discrétion dans la manifestation des convictions religieuses — elle s'impose à tous de la même manière dans l'espace public, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs", a répondu Manuel Valls au sujet des déclarations faites par M. Chevènement aux musulmans de France, leur demandant d'être discrets. Lyès Menacer