L'interdiction du burkini par des stations balnéaires françaises a reçu mercredi le soutien du Premier ministre Manuel Valls. Mais elle ne fait pas l'unanimité en France et elle est durement critiquée à l'étranger. L'Italie parle même de provocation. En France, l'épisode donne lieu à une nouvelle polémique franco-française sur la laïcité. Cette valeur est brandie autant par les partisans de l'interdiction du burkini, notamment à droite, que par ses opposants, plutôt à gauche. Trois femmes ont été verbalisées le week-end dernier à Cannes et ont dû payer une amende de 38 euros. Tout en repoussant l'idée de légiférer, Manuel Valls a exprimé le soutien aux maires de villes comme Cannes ou Le Touquet. Dans un contexte de menaces d'attentats extrémistes et de montée des tensions interreligieuses, ils affirment vouloir «éviter des troubles à l'ordre public» en interdisant le burkini. Ces maillots de bain enveloppants sont très peu nombreux sur les plages françaises, noyés parmi les bikinis et maillots une pièce. Mais, selon Manuel Valls, leur apparition récente est «la traduction d'un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l'asservissement de la femme». Le port du burkini «n'est pas compatible avec les valeurs de la France et de la République», a-t-il asséné dans un entretien au journal régional La Provence. Des élus de droite, dont le député Thierry Solère, l'ont incité à aller plus loin et à mieux faire respecter l'interdiction de la burqa dans l'espace public, votée en 2010. Les attentats extrémistes revendiqués par Daech sont contraires aux préceptes et recommandations de la religion musulmane qui condamne ces actes criminels. Ces attaques créent l'islamophobie et la psychose.