Les amis algériens de Giuliana Segrena ont décidé de faire entendre leur voix. Hier après-midi, des représentants d'associations, des journalistes, des personnalités du monde de la culture, des anonymes se sont réunis au Diwan Café, Val d'Hydra, pour réfléchir sur les moyens d'apporter un soutien efficace à la journaliste enlevée par l'Organisation du djihad islamique, le 4 février dernier en Irak. Le nom de “cette femme de petite taille, frêle, gentille, mais déterminée” était sur toutes les lèvres. “Mais il faut aller au-delà des mots et des émotions afin de parvenir à une solidarité effective”, insiste une amie de la journaliste, qui rappelle, manière de secouer les esprits engourdis, que Segrena s'est battue aux côtés des démocrates algériens durant les années noires. Sur les murs de l'établissement, des appels pour la libération de Segrena provenant de la ligue algérienne de défense des droits de l'homme, de l'union des organisations des communautés musulmanes en Italie, de l'association des femmes musulmanes d'Italie, du quotidien Il Manifesto (le manifeste) où la journaliste travaille, sont placardés. Pour étoffer ce tableau de manifestations de soutien et élargir le cercle de solidarité, le noyau d'amis de Segrena en Algérie propose de solliciter les colonnes de la presse régulièrement, de constituer un collectif, d'organiser des rencontres hebdomadaires à la maison de la presse pour des appels à sa libération, de mettre sur pied une caravane qui irait en tournée en Irak, de mobiliser les relais de connaissance dans le monde arabe, etc. “Nous demandons aussi la libération de Flaurence Aubenas et Hussein Hanous Al-Saâdi, cela va de soit”, précise Mme Cherifa Bouatta, l'une des initiateurs de la rencontre (la journaliste du quotidien français Libération et son guide ont été enlevés il y a près de deux mois en Irak, ndlr). “La seule différence est que nous connaissons personnellement Giuliana Segrena.” D. B.