La ministre a souligné que toute cette montée de fièvre chez ses détracteurs n'est, au final, qu'un tremplin politique à l'approche d'échéances électorales. Animés par des pulsions idéologiques contre la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghabrit, les islamistes font feu de tout bois pour saborder le projet de réforme de seconde génération de l'école. La raison : ils accusent la ministre de vouloir "dénaturer" l'école, "la dépersonnaliser" et "l'acculturer". Dans sa réplique à l'agitation islamiste, la ministre n'a pas emprunté mille et un chemins pour battre en brèche "les arguments" avancés par ses pourfendeurs. Lors d'une rencontre avec les directeurs de l'éducation, Mme Benghabrit a estimé que toute l'effervescence provoquée par les islamistes autour de son projet de réforme ne connaîtra pas son épilogue de sitôt et qu'elle s'attend, d'ores et déjà, à "d'autres rumeurs remettant en cause le travail accompli par le ministère". Dans sa réplique politique, la ministre a souligné que toute cette montée de fièvre chez ses détracteurs n'est, au final, qu'un tremplin politique à l'approche d'échéances électorales. L'allusion est faite aux élections législatives de 2017, dans la perspective desquelles, selon la ministre, les islamistes tentent "d'instrumentaliser l'école à leurs propres fins". Réponse cinglante à un courant qui s'est mis en ordre de bataille dans le but de mobiliser ses troupes en perspective des élections. "L'école doit être au-dessus de toute considération", a encore répliqué la ministre, soulignant que la réforme est "un pari sociétal où notre seule référence est la Constitution et le programme du président de la République". Sur un autre volet, et en réponse aux rumeurs distillées par les islamistes, la ministre a affirmé qu'aucune matière ne serait exclue des épreuves du baccalauréat et que les propositions examinées avec les partenaires sociaux seraient soumises prochainement au Conseil des ministres, précisant, dans ce sillage, que "la suppression de la matière de l'éducation islamique de l'examen du baccalauréat était infondée". Mme Benghabrit a ajouté, par ailleurs, que "cette question n'a jamais été évoquée au ministère". Elle a précisé que les points examinés avec les partenaires sociaux concernant l'examen du baccalauréat portaient, notamment, sur "la non-annulation d'aucune matière, le mode d'évaluation continue, la réduction des jours d'examen et l'application progressive des propositions". Concernant la deuxième génération des programmes scolaires à adopter à partir de la prochaine rentrée scolaire, la ministre a démenti tout retard dans le contenu qui a été révisé en 2009 et dont les objectifs avaient été présentés lors d'un symposium tenu en juillet 2015. "Les améliorations apportées aux programmes n'opéreront aucune modification profonde dans le secteur de l'éducation", a insisté la ministre. Elle a annoncé une réunion avec les partenaires sociaux, cette semaine, pour examiner des questions telles que la rentrée scolaire et le dossier de la retraite. Mme Benghabrit a, par ailleurs, précisé que le cours inaugural de l'année scolaire 2016/2017, prévu le 4 septembre, sera consacré à la dimension humaine de certains héros de la glorieuse guerre de Libération. Mohamed Mouloudj