Outre sa rareté à cause des congés des boulangers, la qualité du pain industriel ne fait plus l'unanimité malgré le non-respect du prix officiel, soit 8,50 DA la baguette. La baguette de pain, souci majeur de centaines de milliers de familles oranaises, surtout en cette période des grandes vacances, risque de perdre le monopole. Outre sa rareté à cause des congés des boulangers, la qualité ne fait plus l'unanimité malgré le non-respect du prix officiel, soit 8,50 DA la baguette. La hausse illégale du prix n'a rien apporté ni au consommateur en matière de qualité ni au boulanger en rentrées financières. Besoin oblige, des familles aux ressources financières limitées ont saisi le filon pour arrondir la fin des mois difficiles. "Je vends le pain traditionnel, matlou', de semoule, fabriqué à la maison, 20 DA pièce et qui sera revendu par les détaillants 30 DA", confie Mme Yamina, une veuve, mère de trois enfants. Cependant, ses vrais clients sont les restaurateurs. "Effectivement, je livre la grande partie de ma production aux restaurants", affirme-t-elle, et d'ajouter : "Plusieurs familles profitent de cette aubaine." En fait, vu la qualité de la baguette, les clients des restaurants et autres lieux de détente préfèrent le pain maison "à cause de la qualité et du goût", explique un client de passage à El-Bahia. D'autre part, le pain traditionnel syrien de farine perd du terrain. "Au départ, c'était pour combler les insuffisances en livraison de baguettes surtout le soir, mais aujourd'hui le consommateur a fait son choix pour le pain traditionnel, même dans les petites communes", précise un boulanger artisan de cette variété de pain. Certes, la baguette a toujours de beaux jours devant elle face aux baisser de rideau d'un grand nombre de boulangeries faute de main-d'œuvre. "On parle de 800 boulangeries qui ont mis la clé sous le paillasson", mais l'avenir de certains boulangers est incertain face aux frais croissants du coût de la baguette (salaires, électricité, eau, levure et autres ingrédients). D'autre part, plusieurs familles, surtout celles des localités rurales de la wilaya d'Oran, n'hésitent plus à fabriquer leur propre pain. "Nous fabriquons notre pain à la maison au four traditionnel", confie el-hadj Mohamed, un amateur de bon pain. NOUREDDINE BENABBOU