L'engagement du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière pour assurer un fonctionnement à plein temps des établissements de proximité de la santé publique ne semble pas avoir tenu toutes ses promesses sur le terrain. À titre d'exemple, un constat amer a été dressé au niveau de la polyclinique de Yatafène, relevant de la daïra de Béni Yenni, située à 40 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, qui présente quelques dysfonctionnements. La campagne nationale portant le slogan "Sihati Bijiouari", lancée tout récemment par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, est certainement une louable initiative mais. En fait, il ne constitue apparemment qu'un slogan vide de sens pour les citoyens de cette région. Ces derniers sont souvent contraints de payer un taxi pour aller plus loin, à 15 km, afin de rallier l'hôpital de Aïn El-Hammam ou encore la polyclinique de Béni Yenni pour se faire soigner. En fait, la polyclinique de Yatafène a toujours fonctionné au ralenti, depuis son ouverture, et n'arrive plus à satisfaire la demande de la population surtout qu'elle ferme ses portes au-delà de 18h, et ce, au grand désarroi de la population locale. Les citoyens de cette localité prennent leur mal en patience. "On nous apprend à la télévision que c'est le médecin qui doit se déplacer chez le malade et non le contraire. Personnellement, j'étais vraiment étonné d'entendre une telle information qui relève de l'imaginaire car je me suis déplacé avec un parent blessé à la tête et je n'ai trouvé ni médecin ni infirmier, encore moins une ambulance !", dira un citoyen désemparé. "S'il est vrai que cette polyclinique est dotée de matériels adéquats pour prendre en charge les patients et de diminuer ainsi les charges et les affluences qui pèsent sur l'hôpital de daïra de Aïn El-Hammam, il n'en demeure pas moins que cette infrastructure a réellement besoin de beaucoup plus de personnel médical tels que les médecins, les infirmiers, les radiologues et les aides-soignants", nous dira un homme d'un certain âge, venu pour un contrôle médical. Une autre personne préférant garder l'anonymat affirme que la polyclinique a fait l'objet d'une "inauguration politique" car elle n'a jamais fonctionnée normalement, et ce même après sa dernière dotation en équipements. Un groupe de citoyens ont lancé une pétition dans les villages d'Aït Saâda et d'Aït Daoud pour attirer l'attention des autorités locales sur le dysfonctionnement de cette polyclinique. LIMARA B.