Bien que ne possédant pas une licence CAF A, comme exigé par la nouvelle réglementation de la FAF concernant l'exercice du métier d'entraîneur en chef au sein des clubs des Ligues 1 et 2, le désormais ex-coach du CRB, Fouad Bouali, a tout de même managé l'équipe pendant les deux premières journées du championnat. La LFP a, en effet, délivré au CRB une autorisation spéciale pour Bouali afin de coacher l'équipe en tant qu'entraîneur assistant, en attendant la régularisation de la situation, ce qui s'apparente à une dérogation — une faveur serait le mot juste. En effet, le CRB aurait, sans doute, continué à utiliser cette dérogation si les résultats de l'équipe avaient été bons. Bouali aurait pu donc continuer à exercer au CRB avec une dérogation de la LFP sans que personne trouve à redire. Dans l'esprit de la nouvelle réglementation de la FAF, cela s'apparente à une entorse et une façon de contourner la loi. Pour rappel, depuis l'année 2015, la FAF a imposé un certain nombre de conditions aux techniciens algériens et étrangers pour pouvoir postuler à entraîner une équipe de football, que ce soit au niveau des seniors ou des jeunes catégories. Ainsi, selon la nomenclature des diplômes requis pour l'exercice de la fonction d'entraîneur dans les différents championnats et dans les différentes catégories, il est clairement stipulé que pour entraîner une équipe des Ligues 1 ou 2, le coach doit posséder un diplôme de licence CAF A, de même que son premier assistant, alors que l'entraîneur adjoint doit être titulaire d'une licence CAF B ou C. Le recrutement d'Alain Michel n'est pas bloqué Bouali ne remplissant pas cette condition, d'où le "cadeau" de la LFP pour le CRB qui peut recruter sans aucun problème un nouvel entraîneur, en l'occurrence Alain Michel (qui possède les diplômes requis), puisque le CRB n'a pas encore bénéficié d'une licence pour l'entraîneur en chef mais d'une autorisation spéciale de la LFP. Du coup, Bouali ne pourra pas bloquer l'enrôlement d'Alain Michel dont l'arrivée à Alger est annoncée pour le 13 septembre prochain. Même s'il n'a pas encore résilié son contrat avec le CRB, Bouali ne peut pas empêcher le recrutement d'un entraîneur en chef puisqu'il n'occupait pas justement son poste. En revanche, le président du CRB, Ali Malek, qui cherche visiblement à éviter de payer des indemnités de départ, doit savoir qu'il n'a d'autre choix que de négocier avec Bouali une séparation à l'amiable afin d'éviter d'avoir à régler le contentieux au sein de la commission de règlement des litiges de la FAF (CRL). Pis encore, si Bouali décide de porter l'affaire devant la CRL, le CRB risque non seulement de devoir payer rubis sur l'ongle l'intéressé, mais aussi d'autres sanctions. C'est dire que l'obligation faite aux clubs professionnels de remettre une copie du contrat des entraîneurs à la LFP dans le dossier d'engagement et le fait d'avoir donné les pleins pouvoirs à la Commission de règlement des litiges de la FAF (CRL) de traiter les contentieux est une excellente idée. La décision de la FAF poussera désormais les présidents de club à réfléchir longtemps avant de décider de débarquer un entraîneur ! SAMIR LAMARI