En dépit des assurances toutes récentes du Premier ministre qui déclarait la semaine dernière devant les sénateurs que "l'Etat continuera à construire des logements, des écoles et des hôpitaux", le problème numéro un que va rencontrer l'économie algérienne dès cette année est la réduction des dépenses d'équipement de l'Etat, donc des commandes publiques. Le mouvement a déjà été amorcé par la loi de finances 2016 qui prévoit une baisse de près de 15%. Une réduction qui n'a pas empêché le budget de cette année d'accuser un déficit énorme de plus de 16% du PIB. La loi de finances 2017 va donc devoir couper de nouveau fortement dans les dépenses d'équipement de l'Etat dans le but d'amorcer la réduction de ce déficit. Ce qui ne manquera pas d'avoir des conséquences sur l'activité économique et l'emploi. De nombreux opérateurs économiques, relayés par quelques experts nationaux, signalent déjà les difficultés enregistrées en 2016 par le secteur du BTP, principal concerné par les commandes publiques, qui connaît à la fois réduction de son activité, faillite d'entreprises et licenciement de travailleurs. Les collectivités locales, premières touchées en 2016 Un des autres secteurs les plus touchés et le plus rapidement et visiblement impacté est également celui des collectivités locales. Le ministère de l'Intérieur a instruit les wilayas qu'elles devront désormais "compter surtout sur elles-mêmes". La crise qui a sérieusement mis à mal les finances de l'Etat s'est déjà répercutée sur le plan local. Au niveau de certaines communes, on parle d'une baisse de plus de moitié du budget 2016 par rapport à 2015. H. H.