En invitant le FCE et l'UGTA, le Premier ministre cherche à construire un consensus autour de ces mesures, certes, difficiles, mais nécessaires pour faire face à la crise. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, rencontrera, le 15 septembre prochain, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, et le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd. L'ordre du jour de la rencontre n'a pas été dévoilé. Du moins, il n'a pas été spécifié dans les invitations officielles adressées aux deux partenaires sociaux. Selon une source proche du patronat, "la rencontre sera consacrée à l'examen des questions économiques, notamment l'avant-projet de loi finances 2017 et le nouveau modèle de croissance". Le Premier ministre avait indiqué, récemment, que l'avant-projet de loi de finances 2017 en cours d'examen marque la première année de l'exécution du nouveau modèle de croissance, adopté en juillet dernier par le Conseil des ministres et qui s'étalera sur trois années. Pour rappel, l'ensemble des participants à la 19e tripartite appuie la démarche des pouvoirs publics consistant à mettre en place le nouveau modèle de croissance et les mesures à prendre pour le concrétiser. Ce nouveau modèle s'appuie sur une politique budgétaire rénovée soutenue par une amélioration des recettes de la fiscalité ordinaire de sorte qu'elle puisse couvrir, à l'horizon 2019, les dépenses de fonctionnement ainsi que les dépenses "incompressibles" d'équipements publics. La nouvelle politique budgétaire repose sur une "réduction sensible" du déficit du Trésor à l'horizon 2019 et sur une mobilisation de ressources additionnelles sur le marché financier local, à l'image de l'emprunt obligataire, lancé en avril dernier. C'est ce que prévoit l'avant-projet de loi de finances 2017, du moins dans sa première copie. Le texte prévoit une cascade de taxes pour augmenter les recettes ordinaires et compenser la baisse de la fiscalité pétrolière. Le gouvernement table sur des recettes ordinaires estimées à 2 845 milliards de dinars en 2017. Elles devraient atteindre les 3 505 milliards de dinars à l'horizon 2017, selon les projections du gouvernement. Le ministre des Finances avait déjà annoncé la couleur, en indiquant que "la loi de finances 2017 va apporter une vision sur le moyen terme et marquera le début d'adaptation du niveau des dépenses aux ressources financières du pays". Il a ajouté que le texte "va introduire de nouvelles dispositions notamment pour améliorer le niveau de recouvrement fiscal après les facilités accordées en vertu de la loi de finances 2012". En d'autres termes, le gouvernement compte augmenter certaines taxes et élargir l'assiette fiscale. Elargir l'assiette fiscale, c'est d'abord intégrer le secteur informel. Ce que le gouvernement peine à réaliser. Il reste les augmentations prévues de la TVA de deux points, la taxe intérieure sur la consommation pour certains produits, l'augmentation du prix de l'essence, la taxe d'habitation. Toutes ces taxes, qui vont certainement gonfler les recettes ordinaires et combler la baisse de la fiscalité pétrolière, seront insuffisantes pour résorber le déficit budgétaire projeté pour l'année prochaine. Du coup, le gouvernement est contraint de réduire les dépenses budgétaires, notamment d'équipements. D'autant que l'Exécutif aurait décidé de plafonner, durant les trois prochaines années, les dépenses d'équipement à environ 2 300 milliards de dinars et celles de fonctionnement à 4 500 milliards de dinars. En invitant le FCE et l'UGTA, le Premier ministre cherche à construire un consensus autour de ces mesures, certes, difficiles, mais nécessaires pour faire face à la crise. M. R.