Ce n'est pas une inadvertance chez l'orateur, puisque dans la rubrique intitulée "Les attentats qui nous concernent" et publiée sur le site Internet de cette organisation, l'attaque des moudjahidate Djamila Bouhired et Zohra Drif y est mentionnée. Hier, place des Invalides en France, un hommage a été rendu aux victimes du terrorisme, notamment celles de l'attentat au camion de la Promenade-des-Anglais à Nice. La cérémonie, rehaussée par la présence de François Hollande, a été marqué par un grave dérapage, qui a consisté à l'assimilation de la bombe du Milk Bar d'Alger, en 1956, à un attentat terroriste. L'attentat du Milk Bar d'Alger a été commis par deux moudjahidate, durant la guerre de Libération nationale, en l'occurrence Djamila Bouhired et Zohra Drif. Il n'a absolument rien à voir avec les attentats terroristes islamistes. Hier, Guillaume-Denoix de Saint-Marc, fondateur et directeur-général de l'Association française des victimes de terrorisme (AFVT), n'a pas trouvé mieux que de qualifier l'attentat du Milk Bar d'Alger, perpétré un dimanche 30 septembre 1956, d'"acte terroriste". En effet, dans son allocution prononcée devant le président François Hollande, les membres du gouvernement et les représentants de la société civile, Guillaume-Denoix de Saint-Marc a énuméré une série d'attentats terroristes qui ont visé la France, remontant jusqu'aux années 1950, c'est-à-dire à la guerre de Libération nationale, en passant par l'assassinat de Tibhirine en 1997 (Médéa), le détournement d'un Airbus d'Air France le 3 août 1994, à l'aéroport d'Alger, et l'attentat du RER de Saint-Michel commis le 25 juillet 1995. Ce n'est pas par inadvertance chez l'orateur, puisque dans la rubrique intitulée "Les attentats qui nous concernent" et parue sur le site Internet de cette organisation, l'attaque des moudjahidate Djamila Bouhired et Zohra Drif y est mentionnée. "Dimanche 30 septembre 1956 : attentat du Milk Bar à Alger (Algérie). Une bombe est déposée par deux femmes du FLN, Djamila Bouhired et Zohra Drif, un dimanche en fin d'après-midi au Milk Bar, un glacier fréquenté par des enfants revenant de la plage à cette heure-là (..)", peut-on y lire. Il est bien clair que les attentats meurtriers commis par les groupes armés durant les années 1990 en Algérie relèvent d'actes terroristes et revendiqués par leurs auteurs. Mais, comment Guillaume-Denoix de Saint-Marc a pu commettre ce grave impair, alors que la France a officiellement reconnu la guerre d'Algérie. Mieux, le responsable de l'AFVT aurait pu consulter les discours récents des présidents français et qui ont reconnu la guerre d'Algérie, mais aussi interroger l'histoire de l'indépendance de l'Algérie. Une chose est sûre, cette déclaration risque de provoquer un tollé général chez la famille révolutionnaire. FARID BELGACEM