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"Rendre l'investissement attractif dans les énergies renouvelables" Mourad Louadah, Président de la commission des énergies renouvelables au FCE, à "Liberté"
Le spécialiste du domaine présente les préoccupations soulevées à propos de la transition énergétique lors du Forum international de l'énergie. Liberté : Quelles conclusions tirez-vous de la session sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique organisée la première journée du Forum international de l'énergie tenu à Alger du 27 au 28 septembre ? Mourad Louadah : Lors de la session sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, nombre d'intervenants ont souligné l'importance des subventions aux entreprises pour augmenter la part des énergies renouvelables dans le bilan énergétique de chaque pays. Tous les pays qui ont subventionné leurs entreprises dans leur développement dans le renouvelable comme le Japon, les Pays-Bas, les Etats-Unis ont réussi. Ils sont parvenus à accroître considérablement la part du renouvelable et à réaliser des progrès importants dans l'efficacité énergétique. Les gouvernements de ces pays ont également beaucoup investi dans le savoir et la recherche dans les universités dans les domaines des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. Qui dit université dit nouvelles technologies. On ne peut avoir une efficacité énergétique sans une productivité et qui dit productivité dit technologies de pointe. Quelles sont les principales préoccupations évoquées lors du Forum international de l'énergie ? Plusieurs intervenants ont souligné la nécessité d'une transition énergétique et cette transition énergétique ne peut venir que du renouvelable. L'Algérie dans le domaine du renouvelable est bien placée. Il faut savoir que 75% du renouvelable dans le monde, c'est du solaire. L'Algérie a le plus important potentiel solaire dans le monde. Il convient d'exploiter ce potentiel. Quels sont les messages envoyés par Ségolène Royal, la ministre française de l'Environnement et présidente de la COP 21, lors de son intervention au Forum international de l'énergie ? Ségolène Royal est revenue sur les conclusions de la conférence de la COP 21 qui s'est tenue à Paris récemment et qui a abouti à un accord planétaire sur le changement climatique. Si on compte sur les énergies fossiles, on va arriver à un seuil critique de 2% d'émissions de gaz à effet de serre. Pour diminuer le gaz à effet de serre (qui menace le monde), la transition énergique doit d'abord mettre des freins à la prédominance des énergies fossiles dans le bilan énergétique des pays de la planète, développer le renouvelable le plus tôt possible. La COP 21 a dégagé un fonds de 100 milliards de dollars dont 14 milliards de dollars pour l'Afrique pour réaliser des projets d'investissement dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. L'Algérie doit bénéficier de cet argent. Pour qu'elle bénéficie du fonds de la COP 21, elle doit présenter des projets concrets d'investissement dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. J'espère que le nouveau cahier des charges que prépare le ministère de l'Energie ne sera pas contraignant, en particulier dans les appels d'offres pour les entreprises qui veulent investir dans le renouvelable, les partenaires étrangers qui s'intéressent à l'Algérie et qui attendent une réglementation claire et souple qui assure une rentabilité de leurs investissements. Segolène Royal a également indiqué avoir reçu des assurances du gouvernement que l'Algérie va ratifier rapidement l'accord de la COP 21. Elle a reçu la promesse de plusieurs pays participants de ratifier l'accord avant la prochaine réunion de la Cop 22 prévue au Maroc en novembre prochain. Quelles sont les autres préoccupations soulevées par les participants au Forum ? Autre préoccupation relevée dans le Forum, est qu'on est arrivé à la conclusion que nous sommes obligés d'atteindre l'objectif de 20 à 30% de renouvelable dans la consommation énergétique de chaque pays. On a plaidé également pour l'abandon du nucléaire. Le gaz, par contre, peut être une alternative dans la transition énergétique. On peut substituer au gasoil le GPL carburant et le gaz naturel carburant. Il convient de retenir que les Etats-Unis ont atteint la production de 43 000 MW et créé 209 000 emplois dans le solaire. Ils visent la production de 100 000 MW et 400 000 emplois dans le solaire en 2020. L'Algérie, pour accélérer le développement du renouvelable, doit arrêter un cahier des charges attractif pour les projets d'investissement dans ce domaine. Dans le cas contraire, on risque d'accumuler un autre retard important dans le développement des énergies renouvelables.