L'Instance de coordination et de suivi de l'opposition (Icso) se réunit aujourd'hui au siège du parti Talaïe El-Houriat, à Alger. L'opposition, qui n'a pas précipité sa rentrée en tant qu'entité solidaire, malgré la sollicitation, aura, à l'occasion, à élaborer une stratégie de déploiement sur le terrain de l'action politique. Aussi, à l'ordre du jour du conclave, se trouvent inscrits le débat et l'entérinement d'un mémorandum sur les atteintes contre le pluralisme politique, peaufiné par une commission idoine et finalisé au courant de la semaine dernière. Rappelons, en effet, qu'une commission de travail a été installée fin juillet 2016, à l'issue de la dernière réunion de l'Icso, aux fin d'examiner l'arsenal de lois votées ou en préparation dans le cadre de la mise en conformité avec la nouvelle Constitution et d'en rédiger un mémorandum. Il s'agit pour la commission de relever tous les dépassements et les atteintes contre le pluralisme politique enregistrés récemment dans le pays. "Le travail a été pratiquement fait. Comme la commission compte des représentants de tous les partis membres de l'Instance, il y a déjà une entente sur le contenu du mémorandum. Mais toujours est-il qu'il sera soumis au débat et à l'enrichissement", fait savoir une source au sein de l'Icso. Lors de la réunion, les représentants des partis de l'opposition débattront, ajoute notre source, de la nouvelle loi électorale. Il sera également procédé, à l'occasion, à l'examen des actions à entreprendre en vue de "rallier d'autres partis politiques et d'adopter une position commune contre la loi électorale". Lors de la réunion de fin juillet, l'Icso avait, pour rappel, adopté à la majorité de ses membres, la proposition d'aller vers une conférence nationale contre la nouvelle loi électorale. Par ailleurs, l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition compte aborder dans sa réunion les récents développements constatés sur les plans politique, économique et social. "Il faut dire que la situation politique, économique et sociale du pays n'est pas du tout reluisante et ne permet aucun espoir si les choses restent en l'état", souligne encore notre source. L'opposition réunie dans le cadre de l'Icso prévoit d'aborder également un fait jugé gravissime : les affaires de corruption révélées chaque jour par les médias sans que la justice juge utile de s'autosaisir. Un ordre du jour chargé et des questions pertinentes à soulever, donc, pour une opposition qui apporte la preuve de sa solide cohésion et de son endurance face aux manœuvres de déstabilisation qu'elle n'a de cesse d'essuyer. En juillet dernier, à quelques jours avant la réunion de l'Icso, des voix se sont risquées à prédire une fissuration de la coordination et le retour de chacun sous sa chapelle partisane, à l'approche des élections législatives de 2017. L'Icso avait pourtant insisté dans communiqué rendu public sur son engagement à "tenir à son travail politique collectif qui tend à protéger le pays contre les dangers qui le guettent, et faire face aux plans et aux programmes qui visent à fermer le champ politique et à exercer la pratique solitaire du pouvoir à travers des voies anticonstitutionnelles par un système qui refuse de faire sortir le pays de la crise de l'illégitimité". L'opposition avait également saisi l'occasion pour dénoncer "la poursuite du feuilleton des restrictions des libertés et des droits individuels et collectifs notamment dans le secteur des médias, ainsi que l'utilisation de l'appareil judiciaire pour réprimer la volonté de la société civile, politique et syndicale". Mehdi Mehenni