RESUME : Yanis aidera Hamid à déblayer, mais le mauvais temps persiste. Il les contraint à hiberner durant six jours. Une niveleuse dégagera un semblant de route. Ce sera l'occasion pour sa famille de se manifester… Il ne peut s'agir que de ses frères, Amine et Kamel. Karima est détendue, et ce n'est pas sans raison. Yanis était parti. L'inquiétude l'avait poussée à se rendre à Aït Laâziz, même à pied. Comme il n'y avait plus de courant, les portables n'étaient plus d'aucune utilité. Quant au fixe, sa famille n'en avait pas. Il était parti très tôt, sachant qu'une fois à Bouira, il devra marcher jusqu'au village. Même ses frères avaient eu le courage de venir jusqu'ici. Les transporteurs n'avaient pas encore repris le service. - On est seulement venus voir comment elle allait… Karima est surprise de savoir qu'ils étaient réellement inquiets pour elle. Quand ils voient son pied enflé malgré le bandage que lui a fait Hadda, elle constate qu'ils peuvent s'émouvoir. Après tous ces mois, à se chamailler pour un rien, la vision lui paraît presque irréelle. Elle en a des larmes aux yeux. Elle les essuie, alors qu'ils remercient la famille de Hadda de s'être occupée d'elle. Hamid est présent et les invite à prendre place près de Karima. - Je vous invite à déjeuner. - C'est gentil, mais on ne peut pas rester, répond Kamel. Je vais chercher à louer une voiture. Elle a besoin d'être soignée. - J'ai demandé à mon cousin de nous transporter à Bouira, le rassure Hamid. Il a pris une femme sur le point d'accoucher. Il va vite revenir. Les frères acceptent de rester et, encore une fois, les remercient. Pour la première fois de sa vie, Karima les entend lui parler calmement, sans jurer, sans la menacer. Elle n'en revient pas. - Comment vont maman et grand-père ? - Bien. Tu leur as manqué. Comme on ne pouvait pas vous avoir au téléphone, ils enrageaient après le mauvais temps. - Je veux bien te croire. En début d'après-midi, après un copieux déjeuner, ils se rendent à l'hôpital de Bouira. La radio effectuée révèle une fracture de la cheville. Karima rentrera chez-elle, le pied droit dans le plâtre et heureuse de retrouver sa famille, sa chambre où elle pourra rêver de Yanis. Ce dernier parti, il lui avait semblé avoir été abandonnée. Elle ne lui en voulait pas, vu que son inquiétude était légitime. Et elle reconnaît que s'il avait été présent, ses frères auraient vite retrouvé leur caractère explosif. Plus que jamais, elle a conscience de sa chance. Le contact rétabli avec Yanis, elle apprend que sa famille allait bien. Il lui a aussi promis d'attendre le printemps pour la demander en mariage. Il ne tenait pas à être pris dans la tempête une nouvelle fois. Même si elle lui aura permis de passer six jours sous le même toit que sa dulcinée. A. K. [email protected]