La participation ou non des partis de l'opposition aux prochaines élections législatives ne devrait pas influer sur les futures actions communes de l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition (Icso). L'Instance de coordination et de suivi de l'opposition s'est réunie hier, à Alger, au siège du parti de l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, Talaie El-Houriat. Une réunion qui s'est achevée tard, en fin de journée, et à l'issue de laquelle les différents partis membres ont convenu de laisser le choix libre à chaque formation politique de décider de la question de la participation ou non aux élections législatives de 2017. Une décision, précisent nos sources, qui "ne devrait pas influer sur les futures actions communes de l'Icso". L'opposition compte ainsi accorder à chaque parti membre de l'Instance une marge de liberté dans les échéances futures, sans toutefois perdre de vue les principes de la plateforme issue de la conférence de Mazafran, en juin 2014. La question étant tranchée, l'Icso s'est penchée sur le débat et l'entérinement d'un mémorandum sur les atteintes contre le pluralisme politique, peaufiné par une commission idoine et finalisé au courant de la semaine dernière. Ledit mémorandum a été adopté à l'unanimité par l'Instance et énumère tous les dépassements enregistrés récemment dans le pays. Il s'agit en premier lieu "des restrictions constatées dans les domaines des libertés", entre autres, "la liberté d'expression et d'opinion". Le mémorandum cite des "des décisions de justice lourdes" contre des internautes accusés d'"atteinte à la dignité du président de la République". Des restrictions, dénonce l'Icso, qui ne s'arrêtent pas aux seuls domaines de la presse et de la culture, mais qui touchent aussi des "activistes des droits de l'Homme, des militants de partis politiques, des syndicalistes, de hauts gradés de l'armée à la retraite et des avocats pendant l'exercice de leur fonction". Cependant, le mémorandum a insisté sur les pressions exercées sur les médias, notamment "la fermeture de chaînes TV et de journaux qui refusent de s'aligner sur le pouvoir". L'autre chapitre important du mémorandum a été consacré "aux libertés de manifestations et de rassemblements". L'Icso regrette ainsi que "malgré la levée de l'état d'urgence, il y a plus de cinq ans, des manifestations et des rassemblements pacifiques sont systématiquement réprimés et empêchés". Il est d'ailleurs relevé des cas de poursuites judiciaires et d'emprisonnements d'activistes au motif de "rassemblement non armé", mais qui laissent clairement apparaître qu'il s'agit d'un "procès d'opinion politique". Sur un autre volet, le mémorandum aborde la question du "viol de la Constitution" et dénonce "les atteintes aux textes de loi et leur utilisation abusive par l'appareil politico-administratif pour rétrécir le champ politique et porter atteinte aux droits de l'Homme". Aussi, l'Icso relève "l'absence d'une justice indépendante", et donc "l'absence d'une séparation des pouvoirs", ainsi que "l'utilisation de l'appareil judiciaire au service du clan". Mais ce que l'opposition regrette le plus ce sont les "atteintes répétitives au pluralisme politique malgré le discours officiel trompeur qui a précédé la dernière révision de la Constitution". Enfin, l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition se dit convaincue que c'est "le régime en place qui constitue un réel danger pour la nation". Elle précise d'ailleurs que "le régime n'a qu'un seul objectif : utiliser tous les moyens pour empêcher la mise en place d'une alternative démocratique pour garantir son maintien au détriment de celui de la nation". Mehdi Mehenni