La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a animé, hier, un meeting à la salle des fêtes de Boussaâda, dans la wilaya de M'sila, lors duquel elle a brossé un tableau sombre de la situation socio-politico-économique de l'Algérie. De la rentrée scolaire à la grogne syndicale, de la loi de finances aux dossiers de corruption révélés par certains ministres et à certaines déclarations de responsables algériens ou étrangers, Mme Hanoune a fait le tour de l'actualité qui a marqué la rentrée sociale 2016 et a livré sa lecture ainsi que ses visions pour sortir de la crise. "Ces derniers temps, la bassesse politique a dépassé les lignes rouges. Après les déclarations des fils de l'OAS sur notre Révolution et nos icônes, voici maintenant que d'autres voix se font entendre à l'intérieur", dira-t-elle, dans une allusion aux dernières déclarations d'Amar Saâdani. Mme Hanoune regrette le silence du pouvoir sur ce sujet. "Le président de la République, le Premier ministre, le ministre des Moudjahidine doivent réagir", dira-t-elle, ajoutant que ces déclarations sont un pas pour semer la discorde et l'instabilité. "Nous pouvons être opposés sur plusieurs points, mais unis contre tout ce qui touche notre Révolution et ses acteurs, ainsi que l'unité du pays. Nous saluons la réaction du peuple algérien sur les réseaux sociaux qui a refusé de suivre ces déclarations", rappelle- t-elle. Abordant le projet de loi de finances 2017, la SG du PT dit craindre pour le pouvoir d'achat des Algériens, suite aux augmentations des taxes et des prix, ceux des carburants, notamment. "Les fruits et légumes, l'habitat, les transports et les services seront encore touchés", dira-t-elle, en ajoutant que la plus grande proportion de la population souffre déjà de la politique d'austérité qui vise, a-t-elle souligné, à soustraire aux pauvres pour donner aux riches, à travers, notamment, des exonérations d'impôts pour cette dernière catégorie. "Avec cette politique, l'Algérie se dirige vers la récession à cause du recul du pouvoir d'achat. Cette situation a provoqué aussi une régression dans la consommation et, par conséquent, de l'activité économique", ajoute-t-elle. Louisa Hanoune a, de nouveau, dénoncé la "nouvelle oligarchie" qui, selon elle, a "vidé les caisses de l'Etat, s'est approprié le pouvoir et s'implique dans l'orientation économique du pays pour la préservation des privilèges qui lui ont été accordés". Pour ce qui est des APC, Mme Hanoune a insisté sur le danger qui les guette car, estime-t-elle, on appauvrit les APC en leur demandant de réduire leurs dépenses et surtout de chercher des sources de financement. "Avec cette politique, le gouvernement va démolir tous les liens qui existent entre l'Etat et le citoyen", lance-t-elle. Il faut plutôt aller récupérer l'argent des impôts que les grands riches proches du pouvoir ne payent jamais, l'argent de la surfacturation, l'argent prêté au FMI, a-t-elle préconisé. S'exprimant sur le dossier des retraites, Mme Hanoune a fait état de son soutien aux syndicats qui ont refusé les changements prévus par le gouvernement. Louisa Hanoune a conclu son intervention par un rappel des promesses non tenues du président de la République, déplorant que le changement démocratique tant attendu n'a pas eu lieu. Chabane BOUARISSA